Le président français Emmanuel Macron a engrangé hier à Doha pour plus de 11 milliards d’euros de contrats et accentué la pression contre ceux qui financent des structures soutenant le «terrorisme».
C’est en VRP de l’industrie française qu’Emmanuel Macron a signé hier à Doha pour plus de 11 milliards d’euros de contrats en présence du jeune émir cheikh Tamim. Une moisson réalisée essentiellement dans le secteur de l’industrie et de l’armement avec Airbus et Dassault Aviation comme grands gagnants de la journée. À noter que la délégation française est restée relativement discrète, aucun détail n’ayant été donné sur ces accords commerciaux
Cette visite d’Emmanuel Macron conclut une tournée qui, en un mois, l’a mené aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, dans trois pays d’Afrique puis à Alger mercredi. Car si la France a soigné son carnet de commandes, il s’agissait aussi pour elle de relancer la lutte contre le terrorisme et son financement. Avec en point d’orgue, l’organisation en avril prochain à Paris d’une grande conférence internationale.
La question du financement du terrorisme abordée
À Doha, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de ne plus financer de structures soutenant le «terrorisme», un sujet délicat abordé lors d’une conférence de presse avec son hôte. Le Qatar, riche émirat gazier est en effet soumis depuis six mois à un boycott de Ryad et de ses alliés qui l’accusent de soutenir des groupes «terroristes» et d’être trop proche de l’Iran. Le dossier est d’autant plus délicat que le 31 août, le président français avait accusé «le Qatar et l’Arabie saoudite (d’avoir) financé des groupements qui n’étaient pas les mêmes, mais qui ont de fait contribué au terrorisme».
«Je n’accuse personne, mais je veux une méthode professionnelle et simple. Faisons pays par pays des listes de structures que nous pensons liées au terrorisme, nous les partagerons avec nos partenaires», a-t-il lancé hier.
Lors de sa tournée en Afrique, Emmanuel Macron s’était targué d’avoir obtenu du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane l’engagement de ne plus financer de fondations ou d’écoles qui encouragent la radicalisation.
Le chef de l’État a par ailleurs profité de sa visite à Doha pour aller saluer le contingent français d’une trentaine d’hommes stationné sur la base américaine d’Al-Udeid, la plus grande de la région, qui abrite le commandement américain de la coalition antijihadistes.
Après un briefing des autorités américaines, il a affirmé que «d’ici à la mi-décembre, le Premier ministre irakien annoncera la libération totale de l’Irak» de l’emprise du groupe État islamique (EI) et a tablé sur une victoire finale contre ces jihadistes «dans les prochains mois dans la zone irako-syrienne».
Plus de 11 milliards de contrats
Le chef de l’État a signé hier à Doha pour plus de 11 milliards d’euros de contrats, profitant surtout au secteur de l’armement et du transport. Ils concernent l’achat de douze avions de combat Rafale, avec une option sur trente-six autres pour un contrat de 1,1 milliard d’euros. Déjà, en 2015, le Qatar avait acquis 24 Rafale pour 6,3 milliards d’euros.
Autre grosse commande, celle qui concerne cinquante Airbus A321 avec une option sur trente autres pour une facture finale autour de 5,5 milliards. Enfin, une autre série de contrats concerne l’exploitation du métro de Doha et du tramway de Lusail confiée à un consortium SNCF/RATP (3 milliards) et une lettre d’intention pour 490 véhicules blindés Nexter (1,5 milliard). Aucun autre détail n’a été donné hier sur cette série de contrats.