Le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015 se poursuit au Burkina Faso. Après les accusés, c’est au tour des témoins de donner leur version des faits devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Depuis lundi, l’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo, considéré comme un témoin « privilégié » car il a participé à toutes les médiations durant les différentes crises sous la transition, comparaît.
L’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo explique qu’à la suite de l’arrestation des autorités de transition toute la hiérarchie s’est refusée à assumer le coup d’Etat. « Au départ c’était juste une prise d’otage », relate-t-il. Le témoin du jour raconte que le comité des sages avait demandé la libération du président, du Premier ministre et des autres membres du gouvernement de la transition et la mise en place d’un organe de suivi des engagements.
Propositions rejetées par les soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle, qui décident de faire une déclaration, mais dans les faits c’était la proclamation d’un coup d’Etat souligne l’ex-chef d’Etat.
Le général Diendéré dans sa déposition avait indiqué que l’ex-président lui avait proposé, au cours de la réunion du 16 septembre 2015, de prendre la tête du pays. « Il n’a jamais été question de ce que j’entends aujourd’hui. Si ces propos ont été tenus, c’est que je n’y étais pas », a réagi l’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo, déclarant qu’il « n’a jamais fait une telle proposition ».
L’un des avocats des parties civiles demande encore au témoin : « Est-ce que vous avez proposé au général Diendéré de prendre ses responsabilités ? ». Le témoin répond sans hésiter : « Je n’ai jamais fait cette proposition ».
En plus d’un an, plus de 84 accusés, dont les généraux Gilbert Dienderé, ex-chef d’état-major particulier de la présidence sous Blaise Compaoré, et Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, ont comparu pour attentat à la sûreté de l’Etat, trahison, meurtres, coups et blessures.
RFI