Au Burkina Faso, le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015 a à peine commencé qu’il est déjà bloqué. L’audience a été suspendue ce 27 février dans l’après-midi. En désaccord avec le décret qui nomme le président du tribunal, les avocats de la défense ont quitté la salle.
Au Burkina Faso, ce 27 février, le procès de la tentative de coup d’Etat de septembre 2015 a été suspendu après le retrait des avocats de la défense qui protestent contre le décret de nomination du président du tribunal.
Ce texte est paru dans le Journal officiel le 22 février dernier et la loi prévoit qu’il ne peut entrer en exécution que huit jours après sa publication. Les avocats de la défense ont contesté la légitimité du président du tribunal précisément sur ce point.
« On ne peut pas participer à un procès où la loi n’est pas appliquée dans toute sa rigueur », a déclaré le bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina Faso. Pour les avocats de la défense, le texte qui installe le tribunal n’est en effet pas encore entré en vigueur.
Magistrats militaires
Malgré les arguments développés par les avocats de la partie civile pour expliquer la régularité de ce décret, les avocats de la défense ont quitté la salle, obligeant le président à suspendre le procès.
Le président Seydou Ouedraogo insistait pour mettre en place le tribunal qui n’était pas encore effectif. Parmi les militaires pressentis pour en faire partie, un seul remplissait toutes les conditions.
Finalement, le juge devait prendre une ordonnance pour permettre la désignation de magistrats militaires avec un grade inférieur à celui du général de brigade Gilbert Diendéré, l’auteur du putsch manqué. Sa légitimité a été contestée par les avocats de la défense à ce moment précis.
RFI