Les soldats français du 1er régiment de Spahis, enroulés dans leurs burnous traditionnels, ont rendu hommage mardi à “leurs deux frères d’armes” tombés lors d’une attaque au Mali, en présence de la ministre française des Armées.
Les deux cercueils recouverts de drapeaux français ont été amenés à dos d’homme sur la place d’armes de la ville de Valence (sud-est) balayée par un vent glacial.
“L’ennemi (…) n’était sûrement pas assez courageux pour supporter votre regard, le regard calme et profond de la liberté”, a commencé la ministre, Florence Parly, qui prononçait l’éloge funèbre, au lendemain d’un hommage à Paris.
“Nous allons faire face devant un ennemi dont l’acte a renforcé notre détermination”, a-t-elle assuré.
Le sergent-chef Emilien Mougin et le brigadier-chef Timothé Dernoncourt ont été tués mercredi 21 février au passage de leur véhicule par l’explosion d’une mine artisanale entre les villes de Gao et Ménaka, dans la zone dite “des trois frontières”.
L’attaque a été revendiquée par le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghali.
Ces deux soldats français avaient servi en Centrafrique, au Liban, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Emilien Mougin, 31 ans, promu à titre posthume adjudant, était père de deux enfants.
Timothé Dernoncourt, promu maréchal des logis, était né en Colombie et avait 32 ans.
La ministre leur a remis la Légion d’honneur à titre posthume.
Basés à Valence, les 750 militaires du 1er régiment de Spahis, héritiers des traditions du prestigieux régiment de spahis marocains, participent à la plupart des opérations extérieures françaises. Ils portent le burnous, une longue cape et sont coiffés de la chechia en laine.
Ces deux décès portent à 22 le nombre de militaires français morts dans le Sahel depuis le lancement de l’opération Serval, en janvier 2013, remplacée depuis par l’opération Barkhane, à l’été 2014.
Le président français Emmanuel Macron avait expliqué vendredi à Bruxelles que les forces françaises ont tué “plus d’une trentaine” de combattants de groupes jihadistes récemment dans le nord du Mali.
AFP