Dans le cadre des consultations de l’ensemble des forces vives de la nation pour l’élaboration de la nouvelle constitution, la Commission de rédaction de la nouvelle constitution a rencontré la classe politique hier 26 juillet 2022 au Centre international de conférence de Bamako. Sur plus de 200 partis politiques, 11 ont rendu leurs propositions sur place, la Commission a prorogé jusqu’au 8 août prochain la date limite pour les autres partis de faire parvenir les leurs.
15 jours après sa mise en place, la Commission de rédaction de la nouvelle constitution (CRNC) a entamé sa série de consultations des forces vives de la nation. Une initiative qui répond à la volonté du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, également matérialisée dans l’article 2 du décret de création de ladite commission instruisant de procéder à la consultation de l’ensemble des forces vives de la nation afin d’assurer l’inclusivité dans ce processus d’élaboration de la nouvelle constitution. C’est dans ce cadre que s’inscrivait cette rencontre d’hier entre la commission de rédaction de la constitution et la classe politique qui a suscité des échanges fructueux au bénéfice de la nouvelle constitution. Une discussion qui a duré deux heures d’horloge, mais que les représentants des partis politiques ont jugée insuffisant. Lors des échanges, certains partis politiques sont revenus sur le constat que le problème du Mali ne réside pas au niveau de la constitution, mais au niveau des hommes en charge de gérer les affaires. D’autres ont également souligné que le délai de deux mois imparti pour l’élaboration d’une nouvelle constitution, un document aussi fondamental pour la vie d’une nation, est très insuffisant. En tout cas, c’était une occasion favorable pour le président de la commission, M. Fousseyni Samaké, de rappeler encore une fois la quintessence de ce projet de la nouvelle constitution maintes fois souligné chaque fois que l’occasion se présente et souvent par les mêmes partis politiques.
En ce qui concerne le délai des deux mois, c’est, selon lui, une recommandation des circonstances actuelles. « Dans l’urgence, il faut adapter ses méthodes de travail », a-t-il indiqué, avant de rassurer que la commission ne va pas tout inventer. Selon lui, le processus pourra gagner bien de temps en prenant en compte les recommandations déjà formulées lors des assises nationales de la Refondation et des différentes tentatives échouées de la révision constitutionnelle au Mali. Tout en soulignant aussi qu’il y a des éléments intangibles dans l’ancienne constitution sur lesquelles tout le monde est unanime, le président a souligné que ce travail consistera surtout à réadapter les différentes propositions de révision constitutionnelle avec les réalités actuelles du pays. Il faut noter qu’après cette rencontre avec la classe politique, d’autres échanges sont prévus avec les autres forces vives à Bamako et à l’intérieur du pays. « Nous comptons sur votre apport dans l’élaboration de la nouvelle constitution », a-t-il adressé à la classe politique.
Sur place, 11 propositions ont été recueillies par la commission de rédaction. Mais suite aux contraintes de temps soulignées par de nombreux représentants de partis politiques, le président de la Commission a prorogé la date limite d’envoi du reste des propositions jusqu’au 8 août prochain.
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS