La composition du gouvernement Modibo Keita III a été révélée au grand public, le jeudi dernier, avec un léger mieux pour les femmes, qui passent de six à huit sur les 34 ministres de cette nouvelle équipe, soit taux de 24 %. On peut considérer ce chiffre comme un record qui encourage la gent féminine. Si les observateurs notent une avancée dans le sens de l’application de la nouvelle loi sur le quota en matière de promotion du genre, des efforts restent attendus du président IBK pour le respect de ses propres engagements.
En dépit des efforts entrepris ces dernières années dans le sens de la promotion de la femme, le président IBK a fait de ce combat un point d’honneur. En décembre 2015, sur proposition du ministère de la Promotion de la femme, une loi a été votée à l’Assemblée nationale et promulguée par le président de la République. Cette loi de quatre articles accorde désormais 30 % des postes nominatifs et électifs aux femmes. Ce qui leur permettra de participer activement à la vie publique et à la construction de la démocratie dans notre pays.
Plus spécifiquement, les Maliennes vont désormais bénéficier de 30 % au moins pour les nominations dans les institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics par décret, arrêté ou décision. La nouvelle loi détermine également les catégories électives, y compris les conditions dans lesquelles la recevabilité d’une liste de candidature est soumise à la proportion maximale de 70 % de femmes ou d’hommes.
Selon des constats d’experts, depuis l’arrivée du président IBK au pouvoir, les femmes se retrouvent de plus en plus dans des postes de responsabilité, conformément à l’engagement du candidat IBK. Parmi, les promotions remarquables, dans ce sens, on note celle de la présidente de la Cour constitutionnelle et récemment, la nomination d’une femme au gouvernorat du district de Bamako.
La formation du gouvernement de Modibo Keita III a aussi été un challenge pour les femmes qui remportent 8 des 34 portefeuilles ministériels de l’équipe gouvernementale. Ces femmes ministres bien que la plupart d’entre elles sont à leur première expérience devront faire face à des responsabilités de tailles. Ces nominations dénotent ainsi la bonne volonté du président IBK à propulser les femmes à des postes de responsabilité au même titre que les hommes. Et, c’est aux nouvelles recrues d’être à la hauteur des missions à elles confiées pour ne pas décevoir l’opinion publique.
Cette forte représentativité des femmes au gouvernement n’a pas surpris les militants qui luttent contre la marginalisation de la femme. Mais, ils pensent que le président pouvait et peut mieux faire en vue d’honorer ses propres engagements, consignés dans la nouvelle loi sur le quota en matière de genre.
Avec huit femmes ministres sur les 34 de l’équipe, soit 24 %, le président IBK est à deux doigts d’honorer son engagement dans la nouvelle loi qui stipule en son article 1er : ‘’ à l’occasion des nominations, dans les institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion de personnes de l’un ou l’autre sexe ne doit pas être inférieure à 30 %’’. C’est pourquoi, les femmes et particulièrement les organisations de défense des droits de la femme espèrent encore sur la clairvoyance t le leadership du président de la République pour réussir un début d’application de ce nouveau texte.
Déjà, 8 femmes ministres sur 34 est un pas important, un record dans notre pays, mais en dessous des attente, selon des commentaires de spécialistes.
Christelle KONE
Source: info-matin