Le taux de chômage affectant cette catégorie de jeunes est particulièrement préoccupant et nécessite une réponse urgente
L’emploi des jeunes en général au Mali constitue une préoccupation majeure. Mais celui concernant les diplômés et formés en langue arabe revêt une acuité particulière. Le taux de chômage particulièrement élevé chez ces jeunes arabophones pourrait représenter, si l’on n’y trouve pas remède, une sérieuse menace pour la stabilité sociale dans notre pays. Le phénomène compromet en effet le développement de ces jeunes, accentue la vulnérabilité et la précarité de ceux d’entre eux qui désespèrent de trouver un emploi, accroit les flux migratoires des jeunes vers l’occident avec leur cortège de détresses diverses, exacerbe la pauvreté.
Ayant pris la mesure de l’urgence de la réponse à donner, le ministère de l’Emploi, de la formation professionnelle, de la jeunesse et de la construction citoyenne a diligenté la production d’un rapport sur la problématique de la formation professionnelle et de l’emploi des diplômés et formés en langue arabe.
Le document de 80 pages qui dresse le « diagnostic des dispositions de formation et d’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés et formés en langue arabe » a été réalisé par l’économiste consultant, Saliha Doumbia. Le rapport fait une analyse critique des dispositifs de formations et d’insertions de ces jeunes tout en formulant des propositions et perspectives d’amélioration de l’éducation et de la formation professionnelle.
Les travaux de l’atelier de validation de ce rapport ont démarré hier au Centre international des conférences de Bamako sous la présidence du ministre de l’Emploi, de la formation professionnelle, de la jeunesse et de la construction citoyenne, Mahamane Baby. C’était en présence du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo,
du président du Haut conseil islamique, Mohamoud Dicko, du très réputé prêcheur et président du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, Cheick Chérif Ousmane Madani Haïdara, , de l’Imam de la grande mosquée de Bamako, Kokè Kallé et du président de l’Union des jeunes musulmans du Mali, Mohamed Maki Bah.
UNE SOURCE D’ESPOIR. L’événement, dont le ton a été donné avec les bénédictions faites par l’Imam Kokè Kallé, a été marqué la projection d’un magazine vidéo sur la problématique de l’emploi des diplômés et formés en langue arabe au Mali. L’objectif général de l’atelier est de contribuer à la compréhension et à la promotion de la formation professionnelle et de l’emploi des diplômés et formés en langue arabe pour leur meilleure insertion socioprofessionnelle dans le marché du travail.
La session qui s’achève aujourd’hui regroupe une centaine de participants, notamment des représentants des départements ministériels concernés, ceux des organisations d’employeurs et de travailleurs, des organisations professionnelles du secteur privé, des chambres consulaires, des agences de placement, du monde rural, des bureaux d’études, des institutions financières ainsi que des organisations de la société civile. Les participants devront à l’issue des travaux formuler des recommandations visant à améliorer le contenu du rapport et à promouvoir l’orientation, l’information, la formation et la promotion des jeunes diplômés et formés en langue arabe.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, Mohamoud Dicko, Cheick Chérif Ousmane Madani Haïdara et Mohamed Maki Bah ont tour à tour salué une initiative qui représente une source d’espoir pour ces jeunes diplômés et formés en langue arabe. Ils ont aussi appelé à la mise en place d’un système de suivi pour la pérennisation des actions entreprises en faveur de la promotion de l’emploi des jeunes diplômés et formés arabophones.
« La présente cérémonie constitue le point de départ d’une série d’actions en vue de trouver des solutions idoines aux problèmes liés à la formation professionnelle et à l’emploi des jeunes diplômés et formés en langue arabe », a indiqué pour sa part le ministre Baby. Il a indiqué que l’étude constituera une boussole pour le gouvernement dans le cadre des actions à mettre en œuvre.
Le problème de l’emploi des jeunes est l’une des préoccupations majeures du président de la République, a rappelé le ministre qui a remis en mémoire ce que disait Ibrahim Boubacar Keïta dans son discours d’ouverture de campagne pour l’élection présidentielle. « Le chômage des jeunes, avait alors diagnostiqué le futur chef de l’Etat, est parmi les maux qui affectent notre société, un des plus douloureux. Sans emplois, il n’y a pas d’intégration sociale réussie, pas de réalisations de soi dans la communauté. Tout sera mis en œuvre pour créer des emplois en suffisance pour tous ceux qui y aspirent ».
Le ministre Baby a salué les différentes initiatives de créations d’emplois au profit de toutes les catégories de jeunes dans notre pays. Il s’agit tout particulièrement de la « Politique nationale de l’emploi », de la « Politique nationale de formation professionnelle », du « Projet de formation professionnelle insertion d’appui à l’entreprenariat des jeunes », du « Projet d’amélioration de la compétitivité des entreprises par la formation », et du « Projet de développement de la compétence et l’emploi des jeunes ».
S. TANGARA
