Les organisations faitières féminines veulent créer un partenariat fécond entre elles et les femmes députées pour mieux défendre les intérêts de la Malienne
Les leaders des organisations faitières féminines du Mali ont rencontré samedi leurs sœurs députées nouvellement élues à la Plateforme de veille des femmes en présence du ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Ba.
Etaient également présents le représentant d’ONU-FEMME dans notre pays, Joseph Byll-Cataria, et la représentante du PAPEM-PNUD, Mme Mariam S. Touré.
La présidente de la plateforme de veille, Mme Traoré Nana Sissako, a expliqué l’esprit de cette rencontre entre les femmes députées et les leaders des organisations féminines. Il s’agit de créer un cadre de concertation afin de résoudre la problématique de l’émergence des femmes en politique et de leur sous-représentation aux postes de décision.
La représentante du PAPEM PNUD a salué l’initiative d’une rencontre qui ambitionne de créer une synergie d’actions entre les femmes parlementaires et la plateforme. Lors de cette rencontre le problème de la participation des femmes a été largement évoqué. Se référant à la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, Mme Mariam S. Touré a souhaité que les femmes ne restent pas indifférentes au processus électoral. Car elles représentent non seulement plus que la moitié de la population malienne mais aussi et surtout elles jouent un rôle important dans la consolidation de la paix et dans l’aboutissement du processus électoral.
Selon elle, quand les femmes sont présentes dans les instances de prise de décision elle peuvent pleinement participer au développement et au retour de la paix au Mali. Comment donc améliorer la représentativité de la femme aux postes électifs ?
Potentielles électrices, candidates et observatrices, les femmes ne devraient plus se laisser confiner à des tâches subalternes, de nature à les écarter des postes de décision. C’est justement pour cette raison que l’intégration du concept genre dans le processus électoral ne doit en aucun cas être réduite à la simple sensibilisation des femmes comme électrices.
Il faut aussi et surtout s’assurer une participation de femmes et d’hommes en tant que partenaires égaux, avec des obligations tant au processus électoral qu’au processus de démocratisation du pays a noté la représentante du PAPEM PNUD.
Le représentant d’ONU-FEMME dans notre pays, Joseph Byll-Cataria, a attiré l’attention sur le positionnement des femmes sur les listes électorales et le coût élevé des campagnes électorales. Ces deux facteurs, explique-t-il, constituent des obstacles supplémentaires pour les femmes.
Joseph Byll-Cataria estime que si la participation des femmes aux élections constitue un premier défi à relever, la participation effective des femmes élues dans les instances de décision en est un autre. Il a invité les femmes à occuper la place qui leur revient au sein de l’hémicycle. Les femmes à leur tour doivent démontrer qu’elles peuvent assumer leurs responsabilités de manière adéquate et agir avec le leadership indispensable pour représenter effectivement les intérêts de la nation entière.
Selon lui, la participation des femmes à la vie politique n’est pas un thème banal, mais constitue une condition préalable et fondamentale pour atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement qui porte sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de la femme. Cette participation est également fondamentale à la création d’une véritable démocratie, estime-t-il.
Ancienne parlementaire, le ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Ba, a recommandé aux 14 nouvelles femmes parlementaires de veiller au contrôle de l’action gouvernementale en ayant sans cesse en vue le « bien-être du peuple ». Cet exercice renforcera leurs liens avec leurs bases respectives et justifiera aussi leur raison d’être députées, a-t-elle estimé.
Elle a demandé aux femmes parlementaires de garder constamment contact avec la plateforme pour non seulement mieux les préparer à faire face aux enjeux de leur mission mais aussi pour s’approprier des problèmes de toutes les femmes et enfants du Mali. Les femmes élues ont été exhortées à l’action car le département en charge de la promotion de la femme ne saurait à lui seul relever les défis qui se posent à la Malienne à tous les niveaux.
M. A. TRAORE