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Promotion de la femme à Tessalit : Les amazones de la tapisserie

Grâce à l’ONG Eduquer, Former les Femmes au Développement (EFFAD) et son partenaire, le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA), les femmes de Tessalit reprennent la tapisserie, une vieille activité qui était tombée dans les oubliettes. En dépit de quelques difficultés, elles arrivent à faire face à certains besoins de leurs familles. 

Entouré de montagnes et situé à plus de 1 800 km de Bamako, Tessalit, chef-lieu du cercle du même nom, est l’une des villes stratégiques du nord de notre pays. Loin du Camp d’Amasach (il est devenu le quartier général de la force Barkhane, des soldats de la paix de la mission onusienne et des Fama) où tous les accès sont contrôlés par des jeunes militaires tchadiens, les populations mènent une vie paisible à la recherche d’un lendemain meilleur. Parmi ces citoyens maliens qui affrontent d’énormes épreuves dans une ville devant faire face à de nombreux défis, les femmes sont les plus nombreuses. Pour aider ces braves femmes, l’ONG EFFAD, dont la présidente d’honneur est la députée Assory Aïcha Belco Maïga, a pris des initiatives à l’image d’une formation en tapisserie. Et cela, avec le soutien financier de son partenaire le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage.

Ce jeudi 4 janvier 2018, aux environs de 15 h 30 mns, un vent frais souffle sur Tessalit. Trempées dans leurs pagnes traditionnels, des femmes s’affairent sur les quelques petits métiers à tisser dans un atelier, non loin du bâtiment de la préfecture. Chacune fait preuve d’une très grande concentration sur son travail.  Comme un tisserand, le travail de conception des coussins et autres articles se fait essentiellement à la main par ces amazones. Elles puisent dans leur imaginaire féminin pour faire de beaux coussins et tapis qui peuvent servir à orner les édifices publics. Les femmes à travers ces activités font parler leur créativité en confectionnant des œuvres de qualité sur les plans technique et esthétique.

Les œuvres, fruits du génie des amazones de la tapisserie, servent à meubler les maisons. D’autres les utilisent pour les voitures ou les motos. Il est rare de voir une moto de marque Sanili à travers la ville qui n’est pas décorée par des articles de ce genre.

L’atelier de tissage est aussi pour elles un véritable espace de rencontre et d’échanges. Ika Wallet Taki est la présidente de la Coordination des associations de femmes de Tessalit. Pour elle, cette activité permet aux femmes non seulement d’avoir de l’argent mais d’oublier leurs soucis. « Elles sont là, échangent et noient leurs soucis dans ce métier », nous a-t-elle confié. Sur les retombées financières de cette activité de tapisserie, la présidente de la Coordination des associations de femmes de Tessalit est sans équivoque. « Avec cet argent, nous avons des bouches à nourrir. Les femmes n’ont d’autre alternative que de travailler pour aider leurs familles. Ça nous apporte beaucoup en matière d’argent mais aussi d’expérience professionnelle. On ne peut pas prendre les armes comme certains hommes. On ne peut pas voler ou faire du trafic de drogue. Cette activité nous permet de gagner notre vie de façon digne à la sueur de notre front », a précisé Mme Ika Wallet Taki.

Et pourtant, pour ce groupe de femmes, les difficultés ne manquent pas pour poursuivre convenablement cette activité génératrice de revenus. De l’avis de Zeinaib Ousmane Baby, elles sont confrontées à un problème d’approvisionnement en matières premières notamment la laine qui coûte cher. Cela pèse énormément sur leur travail. Si elles sont davantage soutenues, les amazones de Tessalit peuvent faire des merveilles.

Chiaka Doumbia envoyé spécial à Tessalit

 

Elles ont dit : Ika Wallet Taki, Présidente de la Coordination des associations de femmes de Tessalit : « Ce que la tapisserie nous apporte est inestimable »

La tapisserie est un métier qui existait depuis longtemps mais depuis 20 ans, le métier avait disparu pour faute de financement. C’est récemment que l’honorable Assory Aicha Belco a pris des initiatives pour faire renaître cette activité. La tapisserie fait oublier aux femmes leurs soucis. Elles sont là, échangent et noient leurs soucis dans ce métier.

Ce que la tapisserie nous apporte est inestimable. Avec cet argent, nous nourrissons des bouches. Les femmes n’ont d’autre alternative que de travailler pour aider leurs familles. L’activité nous apporte beaucoup en matière d’argent mais aussi d’expérience professionnelle. On ne peut pas prendre les armes comme certains hommes. On ne peut pas voler ou faire le trafic de drogue. Cette formation nous permet de gagner notre vie de façon digne à la sueur de notre front. Je remercie beaucoup l’honorable Aïcha. Si j’avais la possibilité, je la prendrais sur mes épaules comme un bébé, afin que ses pieds ne touchent plus jamais le sol, parce qu’elle nous est très précieuse. L’honorable est une fille du terroir. Elle sait comment les femmes souffrent, nourrissent leurs familles. C’est pourquoi chaque fois qu’elle a une opportunité, elle en fait profiter les pauvres dames que nous sommes. On a eu d’autres députés avant elle mais personne ne s’est aussi investi auprès de nous. On prie Dieu pour qu’il donne beaucoup de chance à l’honorable Assory Aicha Belco.

Guiguess Wallet Wany, ménagère  : « Nous félicitons l’honorable Assory Aicha Belco »

C’est une bonne chose. Les femmes se rassemblent et échangent. On partage nos connaissances. C’est une bonne initiative. C’est un grand bonheur pour nous. On paie les prix de condiments. On améliore notre santé et notre environnement. On aide les autres. On s’entraide.

La tapisserie a un rôle important dans notre société. Aicha a jugé utile de reprendre cette activité qui avait disparu dans notre société. Il n’y a pas d’activités.

La ville est morte. Les gens passent des commandes. Cette initiative va nous permettre d’avoir des revenus afin de contribuer à la prise en charge de certains besoins de nos familles.

Nous félicitons l’honorable Assory Aicha Belco. Que Dieu la bénisse. Elle rassemble tout le monde, femmes et enfants.

Macori Wallet Idbahman, ménagère « Nous avons appris beaucoup de choses en quelques jours… »

C’est un endroit où les femmes se rencontrent. Les femmes aiment ce métier. C’est un plaisir pour nous. On a appris beaucoup de choses que l’on peut faire nous-mêmes. C’est une grande chose pour nous. Ce n’est pas facile. D’ici à la fin, j’espère que les femmes seront au même niveau de connaissance. On remercie beaucoup les initiateurs de cette formation.

On est vraiment concentré sur ce métier qui nous apporte beaucoup. Déjà, on a acquis les connaissances. Et on a le courage de travailler ensemble. C’est devenu un concours entre nous. Chacune veut faire mieux et travailler plus vite. En quelques jours, nous avons appris beaucoup de choses que nous ne connaissions pas avant. Cela n’était pas évident.

 

Par Le Challenger

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