4 Cadres de l’administration centrale, 5 Directeurs régionaux, 1 Chef de division de la DRAPES de Sikasso, 31 régisseurs, 14 assistants sociaux de maisons d’arrêt en provenance des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti ont pris part à l’atelier sur le Comité de gestion » des activités génératrices de revenus et de formation professionnelle dans les lieux de détention. C’était à Sikasso du 15 au 17 août 2018.
La sécurité des villes passe par la sécurisation des prisons. Se fondant sur l’esprit des règles Mandela, visant à humaniser les conditions de détention, le projet Prisons Mandela géré par le bureau du Programme des Nations Unies (PNUD) à Bamako, en partenariat avec la DNAPES et avec l’appui financier du Royaume des Pays-Bas, a réuni les cadres de l’administration centrale, les directeurs régionaux et les Assistants sociaux des maisons d’arrêt relevant des 30 maisons d’arrêt de son portefeuille en vue de discuter de meilleurs moyens d’instaurer et pratiquer une gestion transparente, efficace et transparente des activités génératrices des revenus et de formation professionnelle en détention.
D’une durée de trois jours, cet atelier technique a permis de faire un état des lieux sur la gestion actuelle des ateliers et des activités de formation dans les maisons d’arrêt représentées, d’échanger sur la réinsertion sociale, le droit au travail, le droit à l’éducation et la gestion efficace, transparente et efficiente des activités de production et de formation professionnelle en détention.
Cet atelier a permis de relever les difficultés ci-après de l’administration pénitentiaire malienne quant à la préparation à la réinsertion sociale : des lacunes dans les textes régissant la réinsertion et l’insuffisance de ceux-ci, l’insuffisance de ressources financières et humaines qualifiées, l’insuffisance de la ligne budgétaire dédiée aux activités de réinsertion, l’insuffisance et l’inadéquation des infrastructures et des espaces, l’absence de ligne budgétaire pour le service social ou les activités de réinsertion; le manque d’encadreurs techniques.
On peut également noter : la difficulté d’accès aux matières premières, difficultés liées à l’écoulement des productions, l’inexistence d’un système de classification des détenus, peu de créativité des responsables des établissements pénitentiaires quant aux activités de préparation à la réinsertion sociale, l’affectation tardive et/ou en nombre insuffisant des destinés aux pénitenciers agricoles…
Au regard de ce qui précède, l’atelier a recommandé la relecture des textes sur les activités de préparation à la réinsertion sociale, l’adoption et la signature de la décision portant mise en place des comités de gestion(COGES) dans les EPES, l’élaboration d’un programme national de réinsertion sociale des détenus, l’allocation d’un budget conséquent pour le financement des activités de réinsertion, la mise en place des comités de gestion et l’ouverture d’un compte bancaire par chaque chef d’établissement, le recrutement d’un personnel technique pour la formation des détenus, la mise en place et l’équipement des ateliers d’apprentissage dans tous les établissements pénitentiaires, la mise en place d’un système d’écoulement des produits et l’institutionnalisation des journées du détenu…
Pour le Lieutenant-Colonel Adama Guindo, régisseur Maison Centrale d’arrêt de Bamako, le COGES est « une chose extrêmement importante ». Avec cet atelier, indique-t-il, les prisons qui disposaient déjà d’un Comité de gestion auront leur capacité renforcée et celles qui n’en avaient pas se mettront à jour pour une meilleure gestion des prisons.
Mamadou TOGOLA, envoyé spécial à Sikasso
La rédaction