Le changement climatique est de nos jours l’une des menaces les plus graves qui pèse sur le monde.
Le phénomène se traduit, entre autres, par une dégradation avancée des terres en général et des sols en particulier. Face à cette tendance, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec le gouvernement ont mis en œuvre une initiative intitulée « Projet Gestion durable des terres et des eaux et Appui environnemental au Projet d’appui à la productivité agricole au Mali (GDTE). Ce projet qui a pour ancrage institutionnel le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, ambitionne d’accroître l’utilisation de pratiques de gestion durable des terres et des eaux afin d’arrêter, de réduire et d’inverser la tendance relative à la dégradation des terres dans les agro-écosystèmes du Mali. Afin d’opérationnaliser cette option, le projet a commandité une étude de capitalisation des connaissances techniques et technologiques GDTE appliquées dans sa zone d’intervention que sont les Régions de Sikasso et Mopti. Au terme de ce processus participatif chaque région a choisi 5 bonnes pratiques devant faire l’objet de concentration par le projet durant la phase de renforcement des capacités des organisations paysannes. Ainsi, pour une meilleure diffusion et une adoption des techniques ciblées par les producteurs agricoles, après la formation des formateurs au nombre de 42, les responsables du projet ont initié des sessions pratiques de formation à l’intention de 175 producteurs dans les 6 Cercles couverts à savoir Bougouni, Sikasso, Koutiala dans la Région de Sikasso et Bankass, Douentza et Koro dans la Région de Mopti. Ces sessions ont pour objectif de renforcer les capacités des paysans pour l’application des bonnes pratiques de gestion durable des terres et des eaux directement dans leurs exploitations qui serviront de parcelles de démonstration pour la promotion de la GDTE. Dans la Région de Mopti, les sessions ont duré 2 jours par cercle. Pour les sessions de Bankass et Koro, la thématique développée était la « régénération naturelle assistée ». Elle a impliqué à Bankass sur le site de Tori 30 participants, dont 10 femmes de la société coopérative Kotognogontala de la commune de Tori. Les participants qui sont venus des communes de Koporo Pen, Koporo Nah et de Pel Maoundé ont constitué le pôle de Koro basé à Pel Maoundé. A Douentza, les 30 participants issus de Koubwel, Douentza et Boré ont planché sur les cordons pierreux.A Douentza comme sur les sites de Koro et Bankass, le chef de la mission du projet, Mamadou Diallo expert suivi-évaluation a largement expliqué les avantages environnementaux, le renversement progressif de la dégradation des sols et leurs récupérations, la hausse des productions, la reconstitution du couvert végétal et l’amélioration des conditions de vie des populations. La GDTE est une stratégie d’adaptation à la variabilité et au changement climatique, a-t-il expliqué. Le sous-préfet central de Douentza, Mohamed Touré, représentant le Préfet a joint sa voix à celle du chef de Cantonnement des Eaux et Forêts, Ousmane Samassékou pour souhaiter la bienvenue aux responsables du projet et aux participants. Selon le représentant du Préfet, dans un pays comme le Mali où presque 80% de la population vivent de l’agriculture soumise aux impacts négatifs du changement climatique, toute initiative s’inscrivant dans le schéma d’adaptation est salutaire et est la bienvenue. Il a, au nom des plus hautes autorités, félicité et remercié le FEM et le PNUD à travers le Projet GDTE pour leurs appuis.
Dramane COULIBALY
AMAP-Mopti
Source: essor