Les humiliations récemment infligées au Mali, à travers la démolition des symboles de l’Etat malien à Kidal par la CMA, n’étaient qu’une question de date, car, tôt ou tard cela devrait se produire. L’inconsistance révoltante des autorités gouvernementales face aux actes de roublardise répétés des indépendantistes de Kidal, présageait du spectacle humiliant qui vient de s’offrir au monde entier contre l’Etat du Mali. Les privilèges grotesquement accordés aux cadres de la CMA, au mépris des intérêts nationaux, devraient forcément finir par leur donner des ailes contre la République du Mali.
Au regard du parcours relationnel foncièrement mensonger entre l’Etat et l’ex-rébellion kidaloise profondément hostile à l’intégrité territoriale, il n’y a aucunement lieu de s’étonner de ce qui arrive en ce moment. Vu, également, le forcing de la communauté internationale contre le gouvernement aussi bien que son silence plat face aux violations multiples de la CMA, il était certain que le « partenariat » entre la CMA et l’Etat malien, avait encore de beaux jours devant. Pis, les autorités maliennes qui, à maintes reprises, avaient promis d’être fermes face aux innombrables actes de sabotage de la CMA, ont fini par s’enfoncer dans une suicidaire impuissance, laissant les choses se faire selon le bon vouloir des indépendantistes. La faiblesse de l’Etat a atteint un tel paroxysme que tout était désormais offert aux imposteurs de la CMA sur un plateau d’or. La ville de Kidal, bien que l’accès soit interdit aux autorités militaires et administratives, reste sous la prise en charge du gouvernement malien en termes de services sociaux de base. La signature officielle de l’Accord d’Alger depuis mars 2015, n’a guère servi à véritablement pacifier l’atmosphère entre le gouvernement et les séparatistes malgré des concessions au forceps par la partie malienne. Depuis la signature du honteux document, les cadres de la CMA résidant à Bamako, sont entièrement sous la charge du contribuable malien (carburant, logement, soins médicaux, déplacements, primes etc.). Outre ce confort luxueux dont jouissent gaillardement les cadres de la CMA à Bamako, l’Etat malien est tenu de veiller sur leur sécurité physique et sans qu’ils ne soient confrontés à une moindre restriction de liberté.
Pourtant, aucun symbole juridiquement constitutif de la carte nationale malienne, en l’occurrence, la carte d’identité du Mali, n’est admis à Kidal. Aucune manifestation favorable à la souveraineté de l’Etat malien, n’est autorisée à Kidal. Aucune visite d’officiels maliens, n’est possible en terre kidaloise sans l’accord préalable des indépendantistes de la CMA. Et lorsque ladite visite est autorisée après souvent des sommes colossales versées aux ex-rebelles, l’autorité malienne présente à Kidal, devra traiter les membres de la CMA comme les autorités d’un « Etat voisin ». Alors, questions : comment une ultra-minorité de quelques milliers d’individus peut-il réussir à tordre la main à toute une République contrôlant plusieurs millions individus ? Comment l’Etat du Mali a-t-il pu se laisser aller à d’aussi incroyables scènes, au seul plaisir des instances internationales ?
Au vu de toutes ces hallucinantes concessions lâchement faites par IBK à des forces malveillantes dans la seule optique de sauvegarder son pouvoir, les actes de profanation délibérément perpétrés contre les symboles de l’Etat à Kidal par des vandales de la CMA, ne devraient donner lieu à aucun étonnement. Le gouvernement malien en demeure le seul et unique responsable !
Moulaye DIOP
Source : LE POINT DU MALI