Les acteurs de l’Association des importateurs de produits agro-alimentaires au Mali (Aipaam), ont tenu, le samedi 23 juillet 2016, une conférence de presse pour exprimer leur ras-le-bol contre l’augmentation des tarifs douaniers sur les produits importés par eux comme la pomme de terre, oignons, et les fruits et légumes. C’était dans la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim), animée par Mme Lah Kadiatou Lah, Vice-présidente de ladite association, accompagnée par son secrétaire général, Broulaye Ballo.
Cette conférence de l’Association des importateurs des produits agro-alimentaires au Mali (Aipaam) avait pour but d’informer les plus autorités ainsi que l’opinion nationale et internationale des problèmes qu’elle rencontre dans l’exercice de son commerce notamment en important des produits de consommation directe, comme la pomme de terre, oignons, et les fruits et légumes. Selon les conférenciers, c’est la direction générale de la douane qui est à la base de cette cherté sur lesdits produits, et ce sont les pauvres consommateurs qui ramassent les pots cassés. « Nous sommes dans cette boîte il y a très longtemps, qu’ils sachent aussi que nous sommes fils de paysans, en aucun cas nous pouvons chercher à nuire nos parents que nous aidons financièrement dans leurs activités agricoles », a dit Mme Lah Kadiatou Lah, Vice-présidente de l’AIPAAM. Elle précisera que « c’est quand la production des pommes de terre et oignons du Mali (Sikasso) est presque finie que nous importons les produits de l’extérieur, c’est le rôle d’un importateur de servir son pays à sa manière et depuis 1997 nous faisons ce travail ». À l’en croire, cette importation est faite en collaboration avec le Groupement interprofessionnel pour la filière pomme de terre du Mali (GITP) via son président Harouna Konaté. « Nous demandons à la douane à travers son DG qu’il est temps maintenant d’avoir pitié des citoyens lambda », a-t-elle insisté.
Selon le Secrétaire général, Broulaye Ballo, de 1997 vers 2006, avec 15 tonnes ou 20 tonnes ils payaient à la douane 200 000 F Cfa soit 20F/kg. Et depuis lors le tarif douanier ne cesse d’augmenter, précisément de 2013 à 2014, période pendant laquelle la pression fiscale était à 130F/kg soit à 2 417 222 f CFA pour 30 tonnes. « Comme cela ne suffit pas, dit-il, cette année 2016 le tarif douanier a également pris l’ascenseur à 200 F/kg soit 3 723 800 F Cfa pour 30 tonnes et 7 447 600 F Cfa avec la pression fiscale de la CEDAO, 61,99%, tout cela sans les frais de port et de transport, avec des sacs perdus ou gâtés. Si nous faisons la comparaison avec d’autres pays de la sous-région, nous trouvons que la Côté d’Ivoire est à 100 F Cfa/kg soit 67 600 F Cfa pour 30 tonnes avec les mêmes produits du Maroc sans l’application des textes de la CEDEAO pour le Sénégal et le Burkina Faso qui sont respectivement à 76f/kg et 40f/kg.
Malentendu
« Nous n’avons jamais dis que les pommes de terre de Modibo Keita ne sont pas bons, mais souvent il les conserve pour revendre après souvent 6 mois donc pour avoir plus d’argent, forcément ils seront périmés obligatoirement parce que ça contient des produits chimiques. S’ils sont périmés les consommateurs auront des conséquences, ce que nous avons dénoncé il y a un moment » a indiqué Mme Lah. Avant de dire qu’ils n’accepteront pas que Modibo Keita soit un producteur en même temps vendeur. « Nous achetons les pommes de terre de Modibo Keita pour les revendre mais à notre grande surprise, lui aussi charge des camions pour venir vendre aux marchés aux détaillants au même prix qu’il nous avait donné à nous les grossistes. Mais cela, c’est pour nous nuire et gaspiller notre argent, parce que nous ne pourrons pas vendre nos stocks et ils seront pourris », a souligné Mme Lah. Avant d’ajouter que « sinon nous souhaitons qu’on ait plusieurs usines comme celle de Modibo Keita et notre pays n’aura pas besoin d’importer les produits ailleurs. »
Seydou Karamoko KONÉ
Source: Le Flambeau