Le Collectif pour la défense de la République (Cdr) a annoncé officiellement la fin de son contrat politique avec le candidat de l’Union pour la République et la démocratie (Urd), Soumaïla Cissé. C’était à la faveur d’une conférence de presse animée par son porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily alias RasBath, le mardi 11 septembre dernier, à la Maison de la presse. Il a également mis l’occasion à profit pour annoncer la non-participation de son organisation aux prochaines législatives prévues pour octobre et novembre 2018.
Dans sa déclaration, il dira que pour l’élection présidentielle de 2018 et suivant les recommandations des journées populaires du Cdr, organisées les 24 et 25 Mars 2018 à Bamako, le comité scientifique a échangé avec les candidats qui ont bien voulu adhérer au manifeste du Cdr. “Le jeudi 28 juin, le candidat de l’Urd, M. Soumaila Cissé, a été choisi, suivant les critères établis pendant les journées, candidat du Cdr pour la récente élection présidentielle. Les deux organisations ont scellé un accord politique le lundi 30 juin 2018“, a-t-il précisé.
Il ajoutera qu’à cet effet, il a été demandé à tous les comités Cdr de l’intérieur comme de l’extérieur d’approcher les structures de l’Urd afin de conduire ensemble la campagne en faveur de la victoire du candidat Soumaïla Cissé. Et de poursuivre que l’élection s’est déroulée en deux tours, notamment le 29 juillet et le 12 Aout 2018, au cours desquels les militants du CDR en particulier ceux de la diaspora, ont mené des campagnes de sensibilisation en faveur du candidat et assuré la surveillance des opérations de vote.
A le croire, après la proclamation définitive des résultats du second tour, le lundi 20 août, par la Cour constitutionnelle, le Comité scientifique du Cdr, conformément à son mandat, s’est réuni le jeudi 23 Août pour évaluer la participation du Cdr à cette élection et analyser le rôle des structures chargées des élections au Mali à savoir le ministère de l’Administration Territoriale, la Délégation générale aux élections, la Commission électorale nationale indépendante et la Cour constitutionnelle.
Selon lui, des conclusions suivantes ont été dégagées, entre autres, adresser des remerciements à l’ensemble des militants du Cdr pour leur engagement républicain et inconditionnel et au candidat Soumaila Cissé pour la pertinence de son programme, son sens élevé de responsabilité et son statut d’homme d’État dont le Mali a besoin ainsi à tous les militants de l’Urd et la de Coalition “Ensemble Restaurons l’Espoir” pour leur constance dans le combat pour le Mali.
A ses dires, l’investiture de Ibrahim Boubacar Keita, le 4 septembre dernier, par la Cour suprême, malgré les irrégularités graves qui ont émaillé ces élections, notamment le bourrage des urnes, l’achat de conscience, le tripatouillage des résultats… met fin au processus électoral selon les lois maliennes. Par conséquent, poursuit-il, le Cdr met fin à l’accord politique conclu entre le Cdr et le candidat de l’Urd, Soumaila Cissé.
“A cet effet, le Cdr annonce le retour à son statut originel et à ses activités de société civile. Aussi, le Cdr prend acte de la proclamation de Ibrahim Boubacar Keita comme président de la République du Mali. Cependant, le Cdr se joint aux actions juridiques initiées par les candidats réunis autour de Soumaila Cissé et du parti Sadi contre les membres de la Cour constitutionnelle pour forfaiture devant la Cour suprême et la Cour de justice de la Cedeao”, a-t-il martelé.
Pour le chroniquer, par la même occasion, le Cdr annonce sa non-participation aux prochaines élections législatives annoncées par le gouvernement pour les mois d’octobre et novembre 2018. Selon lui, cette décision demeure tant que celles-ci seront organisées par le ministre Mohamed Ag Erlaf sur la base du fichier aux versions multiples et surveillées dans des zones du nord et du centre par des groupes armés.
A l’entendre, le Cdr est disposé à s’allier à toutes les forces vives de la Nation pour mener le chantier de renforcement du contrôle citoyen, de la bonne gouvernance et surtout, de l’amélioration du processus électoral.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali