Conformément à la vision du pays, des acteurs et Organisations de défense des droits de femmes ont procédé, le mardi 28 février dernier à l’hôtel de l’Amitié Bamako, au lancement du séminaire de réflexion sur les dynamiques d’intégration de la dimension genre dans le processus électoral et les réformes politiques et administrative au Mali. La cérémonie d’ouverture était, pour la circonstance, placée sous le parrainage du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga et Mme Wadidie Founè Coulibaly, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Prévu du mardi 28 au samedi 4 mars prochain, ce séminaire vise la prise en compte effective du genre dans le processus électoral et les réformes politiques et administratives au Mali. Cette rencontre cible une participation plus accrue des femmes aux fonctions nominatives et électorales au Mali. L’un des objectifs du séminaire consiste, selon les initiateurs, à rendre effective la participation des femmes et des hommes au processus électoral, aux réformes politiques et administratives en République du Mali. Cela, pour une conduite de réformes inclusives, apaisées et représentatives de l’ensemble des populations… L’ouverture des travaux a nécessité la présence de plusieurs partenaires du pays dont la Minusma, l’ONU Femmes, le PNUD… Selon la ministre Coulibaly, ce séminaire est le fruit d’un partenariat entre le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, celui de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, la division genre de la Minusma et l’ONU-femmes. La responsable rappelait, à cette occasion, que cette rencontre se tient dans un contexte marqué par des profondes réformes entreprises par le Mali dans le cadre de la refondation du pays. Depuis plus de deux décennies, de nombreuses actions ont, d’après elle, été menées par Mali en vue de prendre en compte la dimension genre dans les politiques publiques. Sur lesquelles actions figure l’adoption en 2010 de la politique nationale genre. Une politique qui, indique-t-elle, s’est toujours fixée comme vision de bâtir une société démocratique capable de garantir l’épanouissement à tous les fils du pays. A l’entendre, la politique nationale genre du Mali prend appui sur sept (7) principes directeurs. Lesquels prennent également en compte des aspects stratégiques, politiques, institutionnels et sociétaux de la nation. Ces principes jettent les bases de la dynamique du changement à instaurer en vue de marquer des pas significatifs en matière d’égalité entre les femmes et les hommes au Mali, dira Mme Wadidie Founè Coulibaly. À cette occasion où le ministre Abdoulaye Maïga était absent, la cheffe du département de la Femme, de l’Enfant et de la Famille rappelait que lesdits principes serviront également de lignes directrices pour, va-t-elle corroborer, des stratégies, des programmes et des actions à mettre en place pour la concrétisation de la politique nationale genre au Mali. Et de préciser qu’il s’agit, via cette même politique, de la reconnaissance du rôle premier du Mali dans l’édification d’une société égalitaire ; de la démarche inclusive et partenariale avec toutes les composantes de la société dans toutes les régions ; des changements à promouvoir en misant sur les capacités reconnues de la société malienne. Cela, afin d’établir du consensus, de réguler les incontournables tensions entre tradition et modernité… Malgré les efforts de l’Etat et des progressions recensées, la ministre fait dire que les femmes restent « faiblement représentées » tant au niveau des instances de prises des décisions qu’au niveau des fonctions nominatives. Aux partenaires et différents acteurs, l’intervenante soutenait que les femmes peinent à atteindre les 20%. « L’annuaire statistique sur les fonctions nominatives et électives de services publics du Mali indique, selon elle, que le nombre des femmes aux fonctions de préfet et de sous-préfet s’est nettement amélioré dans les fonctions de Gouverneur en 2021. Elles représentaient seulement 15,4% dans les fonctions de directeur de service central, et 11,1% pour les fonctions d’Ambassadeurs », lit-on dans son discours d’ouverture. Les travaux de ce séminaire se dérouleront à travers neuf (9) sessions plénières et six (6) ateliers. Les résultats attendus pourront, espère Mme Coulibaly, alors permettre de formuler des recommandations, de faire l’état des lieux de la prise en compte de la dimension genre dans le processus électoral et les réformes politiques et administratives au Mali.
Mamadou Diarra