La Délégation générale aux élections (DGE) a procédé mercredi à la présentation du fichier électoral 2018 à la classe politique malienne. Une dizaine de partis politiques sur les 195 reconnus sur le territoire, ont répondu à l’appel. Siaka Sangaré, le DGE a présenté le fichier électoral qui a été approuvé.
Cette présentation du fichier électoral à la classe politique est un exercice auquel la DGE se livre depuis 2002 à chaque échéance des élections.
La démarche s’inscrit dans sa mission d’élaboration et la gestion du fichier électoral notamment la réception des listes électorales établies ou révisées par la commission administrative et transmises par le ministère chargé de l’administration territoriale.
« Le fichier électoral est le socle de tout le processus, quand il est rejeté au départ les résultats le sont par anticipation, c’est pour cela que nous mettons beaucoup de sérieux, de rigueur dans sa confection. Mais le plus important, c’est que ce fichier soit accepté, compris par la classe politique », a indiqué le Général Siaka Sangaré, délégué général aux élections.
A l’en croire, le fichier électoral dans les pays où l’état civil à des défaillances, n’est fiable que s’il est consensuel.
C’est pourquoi, ce fichier dans son élaboration a inclu la participation de la classe politique et l’administration à travers les opérations de révision ordinaires et les opérations de révision exceptionnelle.
« Nous avons privilégié une approche, la transparence inclusive à travers la mise en place d’un comité d’audit qui va comprendre non seulement les représentants de la majorité présidentielle, mais également le représentant de l’opposition, de la société civile et les non-alignés ; le tout présidé par la Commission électorale nationale indépendante qui a un rôle global de supervision », a précisé M. Sangaré.
Il a été jugé nécessaire de présenter ledit fichier après l’audit, à la classe politique dans toutes ses dimensions, ( historique, politique, technique et statistique), une occasion de plus pour le faire comprendre et de mettre en valeur le travail abattu.
Des échanges, les différents partis politiques présents à la rencontre ont apprécié tout le fichier dans son cadre d’élaboration. Cependant, ils ont montré leurs inquiétudes entre autres, sur le délai de distribution des cartes d’électeurs, l’introduction du système SMS dans la consultation des bureaux de vote, la gestion des assesseurs dans le bureau de vote et la prise en compte des nouveaux majeurs.
Comme innovation majeure, il a été noté la présence d’un assesseur de la majorité présidentielle et un autre de l’opposition dans les différents bureaux de vote estimé au nombre de 23 041. ils auront pour mandat l’identification de l’électeur.
Quant à la situation des nouveaux majeurs qui n’ont pas encore reçu leur carte Nina, la carte d’électeur leur permettra de remplir leur devoir civique.
Malgré les efforts consentis, il ressort que ce fichier relève des limites en ce concerne cette présence des électeurs décédés sur la liste par faute de déclaration au niveau de l’état civil et aussi la sous inscription des jeunes sur les fichiers électoral.
Toutefois, le fichier électoral 2018, selon les participants à la rencontre, reste suffisamment fiable pour tenir les élections générales de 2018. Ainsi, le Délégué général aux élections a tenu d’ajouter que malgré que le fichier électoral soit le socle des élections, ne suffit pas seulement pour des élections libres, transparentes et apaisés, il y a d’autres facteurs comme le scrutin lui-même.
Mariam Coulibaly
Les Echos