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PROCES : Mamadou Sinsy Coulibaly, le patron des patrons refuse de s’assumer face à la justice

Après avoir chanté sur tous les toits de Bamako que le président de la Cour suprême, Nouhoum Tapily, est « le fonctionnaire le plus corrompu du Mali », le président du patronat malien, Mamadou Sinsy Coulibaly, non moins PDG du Groupe Klédu, ne veut répondre à la convocation de la justice pour prouver juridiquement ses accusations portées contre le magistrat.


Pour preuve, il cherche refuge auprès d’un groupe de jeunes loubards en chômage moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Ces jeunes, à la moralité douteuse, n’ont pas hésité à concevoir un plan démoniaque pour empêcher la tenue du procès devant s’ouvrir le mercredi dernier. D’où les interrogations qui fusent de tous les côtés ; ces termes : « De savoir pour quel motif ? De quoi M. Coulibaly a-t-il peur ? N’est-ce pas un paradoxe ? »
Décidément, on aura tout vu, tout entendu voire tout vécu dans ce pays où la question de moralité et la sacralité de la présomption d’innocence ne sont plus ni valeurs ni vertus sociales chez les citoyens. Et, pour cause, c’est le feuilleton Mamadou Sinsy Coulibaly-Nouhoum Tapily, que des confrères avaient titré « Guerre des Titans » en février dernier qui a refait surface devant les tribunaux compétents.
Mais, paradoxalement, ce sont des voix utilisées pour les besoins de la cause qui s’élèvent dans les quartiers de Bamako pour empêcher la tenue du procès intenté contre Mamadou Sinsy Coulibaly par Nouhoum Tapily, président de la Cour suprême du Mali.
Pour la petite histoire, Coulibaly a accusé à tort ou à raison Tapily d’être le fonctionnaire le plus corrompu de notre pays et l’avait traîné dans la boue comme bon lui semble. « Cela, en public, sans porter de gant et avec toute l’énergie et la colère d’un vrai va-t-en-guerre. Mais à l’heure de la vérité, Sinsy semble avoir peur encore de cette justice, d’où des rencontres quotidiennes pour, certainement lui venir en aide. Le juge Tapily quant à lui, a préféré garder le silence et se contenter d’une plainte contre Coulibaly pour outrage à magistrat et menaces », apprend-on d’une source proche du dossier.
En tout état de cause, depuis la notification à ses avocats de la tenue de l’audience le mercredi 24 avril dernier marquant l’ouverture du procès intenté par Nouhoum Tapily contre lui, Mamadou Sinsy Coulibaly ne cesse d’utiliser des gros moyens illicites pour mobiliser des associations de jeunes engagés à lui soutenir résolument.
« Reste à savoir à quel but ces jeunes volent au secours de l’homme qui dit ne pas craindre les conséquences des propos qu’il a tenus en public sur le président de la Cour suprême ? », s’est demandé un observateur. Et nombreux sont ceux qui s’interrogent sur ce qui s’est réellement passé entre-temps pour que ces jeunes acceptent de s’ériger en boucliers pour Sinsy.
Le collectif qui réunit ces jeunes ne serait-il pas dans la grâce du patron des patrons maliens ? Etant donné que la loi, au finish, doit et peut rester la loi, l’on est en droit de se demander si l’audace dont font preuve ces jeunes gens ne risque pas de se retourner contre eux. Cela, à tout moment et sans que celui qu’ils prétendent soutenir soit en mesure de faire quoi que ce soit pour les protéger ni les tirer d’éventuelles conséquences fâcheuses de leur mésaventure.
Selon nos informations, en tête de liste d’eux qui prétendent soutenir Sinsy, figure Clément Dembélé. Cet homme politique, candidat manqué à la dernière présidentielle et se disant professeur est sorti pour inciter les jeunes à aller occuper le Tribunal de la Commune IV. « La jeunesse malienne ne doit pas accepter que Coulibaly franchisse la porte du Tribunal de la Commune IV », a-t-il fait savoir. Il a, du coup, ignoré que tout le monde est justiciable.
En outre, notons qu’à la surprise générale les Maliens ont aperçu avec stupéfaction Sinsy dans le grin de Mohamed Salia Touré, l’ancien président du Conseil national des jeunes (CNJ) pour parler de corruption. Ce qui suscite de sérieuses interrogations encore. Ce, dans la mesure où ce nommé Mohamed Salia Touré, avec une moralité douteuse, a droit lui aussi de parler de corruption pour ceux qui ont suivi sa gestion du CNJ.
En somme, en vertu de quoi les soutiens de Sinsy veulent créer une crise en s’opposant à la décision de la justice de tenir un procès pour départager les deux mastodontes ? « Si leur initiative prospère, il y aura une tension dont les conséquences pourraient être imprévisibles dans le contexte d’une crise de confiance entre la population et la justice. Quoi qu’il en soit, Tapily a le droit de défendre sa réputation, ce qui est un acquis constitutionnel », rappelle un proche du camp du magistrat.
En fait, il est à craindre que Sinsy soit allé un peu loin en portant des accusations contre le président de la Cour suprême en public. D’ailleurs, le juge anti-corruption a fait savoir que le chemin qu’il a emprunté n’est pas le bon.
Vu l’évolution du dossier et les jeux d’intérêt liés aux deux personnalités, la suite de ce feuilleton singulier promet des éventualités surprenantes à plus d’un titre. Affaire à suivre !
La Rédaction

 

Source: Le Point

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