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Procès Gbagbo: Philippe Mangou, témoin à charge de l’accusation

Il est à la une de plusieurs quotidiens ivoiriens ce mercredi 27 septembre. « Mangou se déchaîne contre Gbagbo », titre l’Inter. « Mangou décapite le régime Gbagbo » pour Le Nouveau Réveil. L’ancien chef d’état-major de l’armée ivoirienne qui témoigne devant la Cour pénale internationale au procès de l’ancien président, Laurent Gbagbo, jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité pendant la crise postélectorale. Philippe Mangou, autrefois un pilier du régime, est devenu témoin à charge de l’accusation. C’est le troisième jour d’audition ce mercredi.

general Philippe Mangou chef etat major armee ivoirienne

C’était une audience laborieuse durant laquelle le substitut du procureur Eric MacDonald a produit une interminable série d’extraits vidéos de journaux de la RTT – la télévision nationale – rendant compte des différentes réunions militaires de l’époque et de décrets présidentiels portant sur des couvre-feux de la période de janvier 2011.

MacDonald très scolaire enchaîne péniblement ses questions et produit approximativement certaines vidéos, au point d’en arriver à agacer le président du tribunal lui-même, qui lui demande d’être plus concis, plus précis, dans son exposé. « Nous n’allons pas perdre de temps », assène le juge Cuno Tarfusser à l’adjoint de Fatou Bensouda.

Moyennant quoi, le témoin Philippe Mangou, lui, expose paisiblement la façon dont les forces militaires ivoiriennes ont tenté de sécuriser la zone d’Abobo au plus fort de la crise, en appui aux forces de police et de gendarmerie.

Pour l’accusation, l’objet de cette comparution est de tenter d’établir à travers ce témoignage les responsabilités des deux prévenus présents dans la salle ce matin, Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo, notamment dans le bombardement du marché d’Abobo en mars 2011, bombardement qui avait fait une vingtaine de morts parmi des civils réputés être pro-Ouattara.


La CPI refuse la demande de remise en liberté sous condition de Gbagbo

La CPI a par ailleurs refusé lundi 25 septembre la demande de remise en liberté de Laurent Gabgbo « une liberté sous condition », ou une « assignation à résidence », mais pour la Cour, « sa détention demeure la seule mesure garantissant la participation de l’ancien président au procès ». La Chambre met en avant notamment « l’existence d’un réseau de partisans qui pourrait aider Laurent Gbagbo à échapper à la justice ». « Rien de neuf » pour Franck Kouassi, secrétaire national chargé de la communication au FPI, le Front populaire ivoirien fondé par Laurent Gbagbo.

La règle c’est la liberté, l’exception c’est la détention. Laurent Gbagbo n’est qu’un prévenu, il n’est pas condamné.
RFI

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