Reprise ce lundi du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de son co-accusé Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale, à La Haye. Ces deux responsables politiques sont poursuivis pour crimes contre l’humanité pour leur rôle présumé dans les violences post-électorales de 2010-2011. Ce lundi, les avocats de Charles Blé Goudé ont la parole. Leur but est de démontrer que leur client est un « homme de paix ». La procureure de la CPI accuse l’ancien leader du Congrès des jeunes patriotes (Cojep), d’avoir appelé à des actes de violence contre les militants d’Alassane Ouattara durant la crise post-électorale.
Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Bineta Diagne
La procureure de la CPI décrit Charles Blé Goudé comme « le chef des milices pro-Gbagbo ». L’ex-leader du Congrès des jeunes patriotes serait notamment impliqué selon elle, au même titre que Laurent Gbagbo, dans 5 « incidents principaux » suite à l’annonce des résultats de la présidentielle de 2010. A cela s’ajoutent « 20 incidents » répertoriés dans Abidjan entre 2010 et 2011. Parmi eux, les accrochages lors de la marche sur la RTI, le 16 décembre 2010, la répression d’une marche des femmes soutenant Alassane Ouattara le 3 mars 2011 ou encore une série de violences dans le quartier de Yopougon le 12 avril 2011.
La procureure reproche à Charles Blé Goudé d’avoir prononcé des discours de haine, qui auraient attisé les violences, durant cette période de crise. L’accusation estime que ce leader politique est responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes.
Incarcéré depuis mars 2014 dans la prison de Scheveningen, près de la CPI, Charles Blé Goudé rejette cette image de « milicien ». Ses avocats le décrivent comme un « homme de paix ». Personnage charismatique, celui que l’on surnomme « Le Général de la rue », considère cette audience comme une opportunité de rétablir « la vérité des faits ».