Troisième jour du procès du Rwandais Pascal Simbikangwa ce vendredi 7 février. L’ex-capitaine est jugé pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité. Il est accusé d’avoir incité, organisé et aidé les massacres qui ont fait quelque 800 000 morts entre avril et juillet 1994. A la barre, ce vendredi, le témoignage d’un historien, spécialisé dans l’histoire des génocides.
L’historien Stéphane Audouin-Rouzeau a livré à la cour d’assises un exposé d’une grande rigueur scientifique sur l’histoire des génocides. A ses yeux, celui des Tutsis est indéniablement semblable à celui des Arméniens et des Juifs d’Europe. « Un génocide africain avec des racines européennes. Au Rwanda, ajoute-t-il, l’histoire s’est répétée. »
Aujourd’hui encore, le feu est sous la cendre car, selon ce chercheur, le négationnisme est bien présent. Il fait intrinsèquement partie de tout génocide. « Les génocidaires, précise-t-il, savent ce qu’ils sont en train de faire. Ils cherchent systématiquement à dissimuler leurs crimes.»
Négationnisme
Alors, le président de la cour d’assises bat le fer pendant qu’il est chaud et interroge aussitôt l’accusé. « Reconnaissez-vous le génocide des Tutsis ? », lui demande-t-il.
Pascal Simbikangwa confesse : «Oui, ce génocide est réel et incontestable, mais, ajoute-t-il tout aussitôt, il ne peut effacer celui fait par les Tutsis sur les Hutus, et qui est beaucoup plus étendu.»
Chassez le naturel négationniste, il revient au galop. Pascal Simbikangwa n’a pu éviter le piège tendu par le président Leurent.
Source: RFI