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Problématique de l’excision au Mali : 85 % des femmes de 15 à 49 ans toujours victimes de la pratique

Le programme national de lutte contre l’excision (PNLE) en prélude à la journée internationale de lutte contre l’excision, célébrée chaque 6 février, a tenu avec le département de la Famille, de la promotion de la femme et de l’enfant, une conférence de presse pour faire le point sur l’état actuel de la pratique qui reste élevé malgré les efforts formés. La bonne nouvelle est que 800 villages ont déposé le couteau de l’excision. Le thème choisi cette année est  » tolérance zéro au MGF les communautés s’engagent « 

 Dans le monde, les violences ont touché plus de 140 millions de femmes et de filles parmi lesquelles une centaine de millions en Afrique. Chaque année, environ trois millions de filles sont susceptibles d’en être victimes dans le monde. Au Mali, les taux de prévalence de l’excision sont de 85% chez les femmes de 15 à 49 ans et 84 chez les filles de 0 à 14 ans. Toute chose qui démontre que le Mali se classe en tête après le Soudan en Afrique en matière d’excision. Face à ce résultat désastreux, le PNLE a intensifié ces efforts en témoigne la déclaration de l’abandon  de la pratique par 12 villages à Kénékou et Koulikoro, qui augmente le nombre de village d’abandon à plus de 800.

A la lumière des questions posées par les journalistes, la directrice du PNLE, Kéita Joséphine Traoré, estime que sa structure a mis dans chaque village qui a décidé d’abandonner l’excision, un comité de vigilance pour veiller sur le comportement des exciseuses. Ce  qui complique la situation au Mali, c’est que les gens quittent de la sous région pour pratiquer l’excision ici, comme ils ne peuvent pas le faire chez eux.

Cependant, dans le plan d’action prévu par le gouvernement précédent, il était prévu l’adoption d’une loi en 2014. Ainsi dira t- elle  » nous travaillons d’arrache pied pour  y arriver, mais il faut l’implication de tous « .

Pour la ministre, Sangaré Oumou Bâ, la problématique de l’excision est tout simplement liée au comportement de tout un chacun. Elle est favorable  l’adoption d’une loi mais  » ça ne sert à rien de voter une loi qui ne s’applique pas  » dit- elle. A cet effet, elle compte sur la presse pour relayer l’information auprès des populations  afin qu’elles prennent conscience du danger qu’elles courent.

Rappelons que cette année la communauté de Yirimadio et ses partenaires se sont engagés à travers une déclaration publique à abandonner l’excision, les mariages précoces et forcés. En raison de cette détermination, l’édition de cette année, sera célébrée à Yirimadio en commune VI, le jeudi 6 février devant le stade du 26 mars.

 

Fatoumata Mah Thiam KONE

SOURCE: L’Indépendant

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