Le Cadre de concertation de la filière pain et le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Investissements ont signé, le 30 mars dernier, un protocole d’accord fixant le prix de la miche de pain de 300 g à 250 Fcfa et la baguette de 150 g à 125 Fcfa aux consommateurs. En contrepartie, le prix indicatif plafond du sac de farine de 50 kg a été fixé à 20.000 Fcfa aux boulangers.
Si certaines boulangeries et revendeurs respectent les termes de cette convention, c’est loin d’être le cas pour d’autres. Ces derniers continuent de vendre la miche de pain de 300 g à 300 Fca et celle de 150 g à 150 Fcfa au grand dam des consommateurs.
C’est le cas à Kalabancoro Adeken, où notre équipe de reportage s’est rendue mercredi dernier. Ici, les consommateursdu pain doivent débourser 300 Fcfa pour avoir une grosse baguette dans les boutiques. C’est le même constat dans d’autres quartiers de la capitale.
Cependant, il faut reconnaître que beaucoup de boulangers et revendeurs respectent le protocole d’accord signé avec le gouvernement. C’est le cas à la boulangerie Ba Djélika à l’ACI-2000, en Commune IV du District de Bamako. «Je vends le pain de 300 g à 250 Fcfa aux consommateurs et à 200 Fcfa aux revendeurs. Ces derniers cèdent la même miche au boutiquier du quartier à 225 Fcfa qui, à son tour, la revend à 250 Fcfa», confie le gérant qui a préféré rester anonyme. Toutefois, il estime que le prix de la farine reste encore élevé. Le sac de 50 kg, d’après notre interlocuteur, est passé de 19.750 Fcfa à 19.500 Fcfa cette semaine, soit une baisse de 250 Fcfa. Ce prix est en deçà du prix indicatif plafond convenu qui est de 20.000 Fcfa.
Joint par téléphone à ce propos, le président du Cadre de concertation de la filière pain affirme que 70 à 75% des boulangers respectent l’accord. «Il y a toujours des gens qui ne le respectent pas. Nous sommes en train de prendre des dispositions pour son application stricte», assure Mamadou Haïdara. Il assure qu’une rencontre est prévue avec les différents comités créés dans toutes les communes. Ils superviseront afin de dénoncer les boulangers récalcitrants qui seront amendés, menace-t-il.
Dans un communiqué publié lundi sur sa page Facebook, la direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) constate : «Il nous revient que malgré la signature d’un accord avec tous les acteurs de la filière pain en vue de ramener le prix du pain de 300 g à 250 Fcfa sur toute l’étendue du territoire, certains continuent à ne pas respecter cet engagement collectif en vendant le pain de 300 g à 300 Fcfa». Elle annonce que des équipes de contrôle de la DGCC seront sur le terrain pour veiller à son application par tous.
Interrogé par la presse, le président de la Coordination des associations et groupements des commerçants détaillants du Mali, Harber Maïga, déplore la non implication de son organisation à la signature du protocole d’accord du 30 mars dernier. Toute chose qui pourrait expliquer le non respect dudit accord par des boulangeries et revendeurs de pain.
Amadou GUÉGUÉRÉ
Source : L’ESSOR