’Think Peace’’ (Pensons-paix) a organisé, les 18 et 19 décembre à l’hôtel Salam, un colloque des experts sur les stratégies de préventions et de lutte contre l’extrémisme violent des pays du G5 Sahel élargi au Sahel. La rencontre a enregistré la présence de plusieurs experts des questions sécuritaires, des universitaires et des représentants des départements ministériels du Mali. Le colloque a été sanctionné par l’élaboration d’une Note analytique qui sera remise aux autorités de tous les pays concernés.
Ce colloque, sur les stratégies de préventions et de lutte contre l’extrémisme violent des pays du G5 Sahel élargi au Sahel, a enregistré la présence des experts venus du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad, du Nigéria, du Cameroun, du Sénégal et du Mali. Il avait comme objectif d’harmoniser les différentes stratégies ou approches nationales de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent, en mettant l’accent sur l’engagement des communautés.
Cette rencontre de Bamako a été sanctionnée par la production d’un Document harmonisé avec la dimension ‘’engagement des communautés’’, des stratégies ou approches nationales de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et une Note analytique pour les décideurs des différents pays.
Le coordinateur national de ‘’Think Peace’’, Abdoul Kassim FOMBA, a expliqué que ce colloque des experts s’explique par le fait que les pays du G5 Sahel vivent une situation sécuritaire difficile pour les Etats et pour les communautés, avec ses corollaires d’attaques terroristes. Il a noté que les différents Etats ont été amenés à élaborer, chacun de son côté, une stratégie ou des dispositions afin de contenir le fléau. «C’est dans ce cadre que Think Peace a jugé nécessaire de jouer sa partition, en organisant cette rencontre qui regroupe les représentants des différents pays concernés, pour venir parler des dispositions qui existent dans leurs pays et les initiatives prises dans le cadre de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent. Le but recherché est de voir comment harmoniser les stratégies, en mettant l’accent sur les communautés», a justifié Abdoul Kassim FOMBA.
Les experts ont travaillé sur le fait de savoir comment avoir un document harmonisé qui prend en compte la définition de la Communauté ; l’identification des mesures législatives et institutionnelles qui existent dans les pays et qui prennent en compte les dimensions communautaires et l’identification des dispositions sur le plan sécuritaire qui impliquent les communautés. De même, les participants se sont penchés sur les insuffisances qui peuvent exister dans les différents documents.
La note analytiques contient des recommandations, pour inspirer les décideurs en vue de parfaire les documents qui existent déjà ou de s’en inspirer pour élaborer des documents dans le futur.
Comme recommandations, on peut citer entre autres la nécessité d’élaborer chacun une stratégie nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent ; l’accélération du processus d’élaboration des stratégies nationales de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent en cours ; l’amélioration des stratégies nationales existantes de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent ; la capitalisation des bonnes pratiques de terrain formalisées dans les documents de stratégie ; la prise en compte de la proposition de définition suggérée par le colloque de Bamako.
Par ailleurs, les participants ont proposé de simplifier le langage du document de stratégie nationale, pour le rendre plus accessible aux communautés de base ; d’élaborer des versions populaires dans les langues locales ; de prendre en compte les éléments d’harmonisation contenus dans le cadre de référence communautaire ; de prévoir des mesures de renforcement des capacités des leaders communautaires et les personnes d’influence, en matière de prévention de l’extrémisme violent ; d’organiser des activités de sensibilisation des populations sur les méfaits de l’extrémisme violent ; d’inciter les populations à adopter des initiatives locales de renforcement de résilience face à l’extrémisme violent et enfin, de créer des projets à impact rapide…
Tous les participants se sont engagés à mettre à la disposition des autorités, de la société civile et des partenaires de leurs pays respectifs la Note analytique produite par les experts. Pour eux, la mise en œuvre des recommandations de ce document sera d’un apport important pour renforcer les stratégies déjà en place par les différents pays, tout en contribuant à la prise d’autres initiatives dans le futur.
PAR MODIBO KONE
Info _Matin