L’opposition, réunie au sein de la Coalition pour l’alternance et le changement, annonce l’organisation d’une grande marche, le samedi 2 juin prochain à Bamako. La raison ? Dénoncer les conditions de préparation de la présidentielle du 29 juillet 2018 et exiger la tenue d’élections transparentes. Aussi, l’opposition s’insurge contre la mainmise du pouvoir sur l’ORTM (Office de radiotélévision du Mali).
En effet, à deux mois de l’élection présidentielle de 2018, les Partis politiques, associations et organisations de la société civile affûtent leurs armes pour obtenir l’organisation d’élections transparentes et crédibles. Ainsi, la Coalition pour l’alternance et le changement (regroupant plus 122 membres), a organisé, le mardi 29 juillet 2018, une conférence de presse à la Maison de la presse. Elle était animée par Tiébilé Dramé, président du Parena, Amadou Thiam, de l’ADP Maliba, Mohamed Yousouf Bathily, porte-parole du CDR, Habib Dembélé dit Guimba national, Yahiya Mohamed Ali de SADI … Puiseurs personnalités ont assisté à cette rencontre, notamment Soumaïla Cissé, (URD), Djibril Tall (PDES) …
Pour Tiébilé Dramé, face aux dérives du président de la République, qui par ses propos, fait du Mali sa propriété privée et de l’arrogance un modèle de gouvernance, l’opposition ne saurait rester passive, d’où l’organisation d’une grande marche le 2 juin prochain. Cette grande manifestation aura lieu à Bamako et même dans certaines capitales à l’étranger (Paris).
Le leader du Parena, a fait part de son inquiétude face à la fraude électorale qui s’annonce. En outre, M. Dramé met en doute le résultat de l’audit du fichier électoral et alerte sur un risque de fraude lors de l’élection présidentielle. «Je ne fais pas confiance à cet audit parce que les experts n’ont pas été à mesure de nous dire qu’il n’y a pas de citoyens morts encore dans le fichier électoral et on ne connait pas la proportion de morts… », a indiqué Tiébilé Dramé.
Malgré tout, l’opposition est déterminée à aller au scrutin déclare Dramé. Mais, elle exige un minimum de transparence. « Déterminés à préserver notre démocratie, nous invitons toutes les forces populaires et patriotiques du Mali à se joindre à nous, le samedi 2 juin 2018, pour dénoncer la fraude électorale et pour libérer l’ORTM. » assène-t-il… Avant d’ironiser sur la déclaration de candidature de Ibrahim Boubacar Keita. « Ce qui est surprenant, affirme Tiebilé Dramé, c’est que le chef de l’Etat estime qu’un second mandat va consolider les acquis de son mandat, malgré son bilan catastrophique. Au lendemain de sa candidature, son ministre porte-parole du gouvernement a déclaré qu’ils vont gagner au premier tour. Comment vont-ils le faire avec un tel bilan et après que tous les soutiens qui l’ont lâché ?», s’interroge le leader du Parena.
Prévenir la fraude !
Quant au porte-parole du CDR, Ras Bath, il a mis en garde le pouvoir contre tout acte visant à truquer ou falsifier les résultats de la présidentielle. Il a aussi condamné les propos tenus par IBK à Kangaba : « après la sortie de Mountaga Tall contre les propos tenus à Ségou, je pensais qu’il n’allait plus parler. A chaque fois qu’il parle, il doit se mettre en tête qu’il est le président de la République, une institution », a déclaré Ras Bath. S’agissant de la marche du samedi, Ras Bath a indiqué que les Maliens vont sortir pour démontrer à IBK qu’il est le fruit d’une révolution. Le chef du CDR a aussi fustigé plusieurs manquements à la démocratie de la part du pouvoir. Il a cité l’accaparement de l’ORTM par le pouvoir, l’absence de plus d’un million de jeunes sur les listes électorales et la distribution de plus de 200 véhicules à des leaders religieux…
La marche du 2 juin, c’est pour prévenir la fraude électorale, mais aussi consolider la démocratie malienne, selon le comédien Habib Dembelé dit Guimba. «Je suis là pour célébrer la démocratie ; je suis là pour participer au débat démocratique…Le Koteba national avec Ousmane Sow étaits là avant les premières radios libres, avant les premiers journaux, avant les premiers partis politiques pour défendre la démocratie », a affirmé Guimba.
Pour sa part, Amadou Thiam de l’ADP-Maliba, a mis l’accent sur les objectifs de la coalition avec la marche du 2 juin. Il s’agit pour les membres de la coalition de lancer un avertissement au régime en place : « Ils doivent savoir que les Maliens qu’ils ont connu il y a quelques années et les Maliens d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes; les habitudes ont changé. Il n’y aucune possibilité de tricher ou de voler des élections. Elles seront surveillées ! », a déclaré Amadou Thiam. Pour lui, tout indique que IBK ne peut pas avoir les moyens de gagner ni au premier tour ni au second tour. «En 2013, ils ont eu moins de 40% au premier tour et ils étaient soutenus par nous, ADP-Maliba, par des religieux et plusieurs partis et associations. Aujourd’hui, IBK est lâché par tous ces soutiens », a martelé Amadou Thiam.
Yahiya Mohamed Ali va plus loin au nom de SADI en déclarant que la marche du 2 juin sera celle de son parti. La candidature d’IBK ? «IBK a déclaré que sa candidature vise à consolider les acquis de son mandat. La consolidation de ses acquis signifie la fin de notre pays…».
Par ailleurs, les conférenciers ont vigoureusement dénoncé les propos tenus le 24 mai à Kangaba par le président IBK qui a déclaré qu’il ne va pas « renoncer au pouvoir pour que le père de quelqu’un d’autre le prenne».
Mémé Sanogo
Source: L’ Aube