Lors de la célébration de la fête du Maouloud (naissance du prophète Mohamed, Paix et Salut sur lui), à Sikasso, le guide spirituel de la Fédération Internationale de l’Ançardine, Chérif Ousmane Madani Haïdara, a demandé à ses fidèles de suivre son mot d’ordre pendant l’élection présidentielle à venir.
Que se passe-t-il réellement ? On connait l’homme par sa mesure lors des élections. Il a toujours agi dans l’ombre et n’affiche jamais sa préférence concernant les candidats. C’est une première qui en dit long.Le chérif de Banconi, le plus populaire du Mali donne consigne de vote dans l’histoire de l’élection au Mali ? En tout cas, ça pourrait faire osciller plus d’un.
Banconi est le quartier populaire où le Cherif Ousmane Haidara a choisi pour vivre. Selon ce dernier, les choses ont changé dans le pays. Donc, forcément, les Maliens aussi devront changer, en sous-entendant, lui-même. Veut-il montrer ses muscles par sa popularité lors de la campagne présidentielle et devenir en sorte le faiseur de rois ?
« Je demande à tous mes fidèles d’arrêter pour le moment les activités de leur parti politique en attendant ma consigne,» a déclaré l’actuel président du Haut Conseil Islamique du Mali et le Groupement des Leaders Religieux, et poursuit en lançant que personne n’est malien plus qu’eux.
Cette fois-ci, sa décision est prise. Il démontre ouvertement son ambition d’être au-devant de la scène politique le moment venu et de ce fait suivre un candidat choisi lors de la présidentielle de 2022. Pour lui, c’est une obligation.
« On avait décidé de ne pas choisir un candidat dans le temps, mais cette fois-ci, la situation oblige donc. Je demande aux militantes et militants d’attendre mon dernier pendant l’élection présidentielle de 2022’’, a conclu le Chérif le plus populaire du Mali sur la terre de Kénédougou. Mais à quel prix ? Nous en serons plus lors des élections présidentielles 2021.
De toute évidence, la campagne présidentielle à venir serait rude entre les différents chefs religieux, à savoir le Cherif de Nioro, le Haidara de Banconi et l’Iman de Badalabougou. Il faut s’attendre à des batailles d’égo entre religieux puisque chacun veut exhiber sa popularité, voire sa puissance religieuse, même si c’est au détriment de notre pays. Pauvre Mali.
Tout compte fait, la guéguerre des leaders religieux se prépare à l’horizon et vivement les élections présidentielles 2021.
Diakaridia Sanogo
Source : LE COMBAT