Le voile se lève peu à peu sur l’ambition présidentielle de Seydou Coulibaly. Ce patron controversé des milieux des BTP dont les appétits en matière de commissions sont décriés. Pour son projet présidentiel luciférien, il n’a pas hésité à instrumentaliser la crise aiguë qui paralyse le monde des opérateurs économiques à de sordides visées politiques. Dans le but certain de couvrir ses arrières. Et cela, dans la perspective de l’élection présidentielle et dont il est l’un des premiers prétendants à annoncer leurs candidatures.
Les masques sont tombés sur le dessein inavoué de cet homme qui veut aujourd’hui tisser sa toile au cœur des milieux économiques privés, et se donner les traits, même débridés, d’un Talon à la malienne à la faveur des prochaines échéances électorales. Histoire, le soupçonne-t-on, de se hisser à la magistrature suprême du pays, comme l’a réussi au Bénin Patrice Talon, homme d’affaires de son état. Mais avec la différence notable que le Talon malien cherche l’astuce, par le jeu politique, d’étouffer les dossiers de rétro-commissions illégales qui lui collent à la peau.
En effet, par décision en date du 20 mai 2021, signée du président du mouvement Benkan qui se veut être larampe de lancement de la candidature de Seydou Coulibaly à la prochaine présidentielle, les membres de la coordination nationale sont désignés. Y figure l’actuel président autoproclamé du Patronat,Diadié dit Amadou Sankaré, en qualité de 1er vice-président dudit mouvement. Celui-là même qui est mêlé au conflit judiciaire ouvertement déclenché au sein du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm). Même s’il tente de nier les faits suite à la pression de son parti, URD au cours d’une réunion de crise arguant que ce bureau de Benkan est antérieur à son adhésion à ce parti, rien n’a changé dans son engagement pour la cause de Seydou Mamadou Coulibaly.
Avec lui, de nombreux autres noms, issus principalement de son camp ; les sponsors acharnés du conflit ouvert au sein du Patronat, y sont désignés comme vice-présidents ou présidents de pôles avec des attributions spécifiques, selon la décision qui rend effectifs les attributions et les rôles des membres du bureau de coordination à la solde de Seydou Coulibaly, le parrain caché de ce conflit né dans le monde des affaires.
Sans doute, le jeu est fait : le patron de Cira ne recule devant rien. Ainsi, il instrumentalise le conflit du Patronat, dans le but d’assouvir ses desseins inavoués à la faveur de la présidentielle de 2022.
A en croire certaines indiscrétions, le patron de Cira, dans la perspective de ces joutes électorales, a toujours caressé l’espoir de faire parrainer sa candidature par le Cnpm. Cette institution crédible et respectable du monde des affaires, dont il a vu que la notoriété incontestée pourrait lui servir de tremplin pour se forger une popularité, même usurpée, à défaut de remporter la bataille de la présidentielle.
Eh bien ! Pour ne pas jouer lui-même les trouble-fête au Patronat, Seydou Coulibaly, qui s’est fait longtemps passé pour un allié du président du Cnpm, Mamadou Sinsy Coulibaly, a mis au point un tel traquenard dans le but de mettre sous sa botte l’institution des affaires. Selon de nombreuses sources concordantes, il s’y est résolu à ce jeu malsain au sein du Patronat, dès lors qu’il a compris que Mamadou Sinsy, pour l’image de respectabilité qu’il a forgée au Cnpm, ne transigerait pas sur la neutralité de celui-ci.
A travers les membres de son directoire de campagne, qui se retrouvent majoritairement dans le camp du président autoproclamé du Cnpm, Seydou Coulibaly est dans l’optique d’ériger le Patronat en une machine de conquête politique. La crise à la tête de cette institution, tel que l’on s’en aperçoit, résulte donc de cette machination politique qu’il a orchestrée, lui et ses ouailles disséminés au sein du Cnpm, voulant à tout prix tenter un passage en force lors de la présidentielle.
A l’évidence, on estime dans le milieu des affairesque l’objectif présidentiel, tel qu’il est machiné, en définitif, ne vise qu’à couvrir les arrières de ce candidat inconnu du grand public. A travers ce mécanisme de la présidentielle, il cherche finalement, par la probable réputation populaire qui en résulte, à se mettre à l’abri de toute surprise désagréable, pouvant découler de son passé d’opérateur économique sulfureux.
Pour cette raison, plusieurs sources proches des milieux d’affaires soutiennent que le candidat Seydou Coulibaly ne vise qu’à couvrir ses arrières. En clair, il veut éviter, par le truchement de ce scrutin présidentiel, d’être rattrapé par les nombreuses connections financières dont il s’est fait le champion dans les financements parfois litigieux des marchés publics des BTP, noués au fil de ces dernières années.
Comme quoi rien ne sert de courir, mais il faut partir à point.
Oumar KONATE
Source: La Preuve