A quelques mois des élections présidentielles prévue pour 2018, le Président Ibrahim Boubacar Kéita, probable candidat à sa propre succession, est toujours à la quête d’un appareil politique capable de le porter vers le sacre d’un second mandat.
Si tout se passe bien, les Maliens iront voter en 2018 pour élire ou réélire un nouveau président de la République pour les cinq prochaines années. Déjà, le milieu politique s’agite et la guerre des positionnements a commencé. Pour le moment, les regards sont restés fixés sur le président de la République sortant qui n’a toujours pas annoncé s’il sera ou pas candidat pour sa propre succession. Mais, tout laisse croire qu’il sera candidat en témoigne la guerre des fronts qui se tient présentement au niveau de certaines formations politiques au nom de sa candidature.
C’est ainsi que le président de la République sortant, serait à la quête d’une force politique pour porter sa candidature. Un paradoxe si on sait que le président « IBK » a un parti politique qui s’appelle RPM ? Mais, la politique dit-on, a sa réalité que la raison ignore.
Le RPM est, certes, un grand parti politique. 1ère force politique à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives de 2013, avec ses 75 députés avant de voir quatre des leurs quitter le navire, mais le parti du président Ibrahim Boubacar Kéita est confronté à un problème de cohésion interne. Plusieurs de ses cadres se regardent en chiens de faïence et le cachent parfois mal. Ce qui joue sur l’unité du groupe et fait planer le doute sur sa capacité à se constituer en une force opérationnelle au service de la candidature du président « IBK ». Ce dernier le sait. Et c’est pourquoi, depuis son arrivée au pouvoir en 2013, il cherche plutôt à déférer les énergies autour de lui. L’ADEMA PASJ, bien évidement, est au centre de sa stratégie mais il ne tourne pas le dos au RPM, parti qu’il a lui-même créé quand il a dû démissionner de… l’ADEMA.
Une CMP amorphe
La convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP), regroupant une soixantaine de formations politiques, n’existe pratiquement plus que sur le papier même si, à l’occasion de l’anniversaire des quatre ans de pouvoir du président « IBK » elle tente de sortir la tête de l’eau par la tenue de conférences de presse. Minée par les divisions, la CMP n’est pas et ne pourra pas être une solution fiable pour le président « IBK » à moins qu’elle change d’attitude d’ici les prochaines élections. Ce qui est peu probable quand on connait les ambitions et les goûts des uns et des autres par rapport à ces élections.
La CMP est juste, diront certains, une convention pour les fauteuils ministériels. Le mandat du président « IBK » se tirant vers sa fin, la probabilité d’entrer dans un gouvernement devenant plus petite, on découvrira très vite la vraie nature des hommes et femmes qui animent la convention. Le projet de révision constitutionnelle, initié par le président « IBK » a été une occasion de tester la CMP.
Jamais, elle n’a été à la hauteur de ce que le président pouvait attendre d’elle. Effacée et inaudible, la CMP aura brillé par son manque d’engagement aux côtés de leur mentor. Pire, certains membres s’étaient même ralliés au camp du « non » pour contrer l’initiative présidentielle. Par ailleurs, la même convention a observé pendant longtemps un silence retentissant au moment de défendre le bilan du président « IBK » face à une opposition qui ne lâchait rien. Que peut donc attendre « IBK » de cette convention ?
C’est la question lancinante qui se pose et à laquelle le président « IBK » lui-même, tente de donner réponse. L’idéal pour lui serait de retrouver une CMP mieux inspirée et plus unie dans la conquête du pouvoir en 2018. Cela est-il possible ?
Mais « IBK » doit constituer une nouvelle force à mesure de porter ses ambitions pour 2018. Une nouvelle force qui prendra en compte ses propres visions politiques et qui ne fera pas de calcul par rapport à 2018.
Tiémoko Traoré
Le Pouce