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Présidentielle 2022 : L’épuration politique en marche !

Alors que certains leaders politiques, comme Soumeylou Boubèye Maïga de l’ASMA-CFP, méditent sur leur sort à la Maison centrale d’Arrêt de Bamako, d’autres ont pris la poudre d’escampette pour échapper à l’épuration engagée par les tenants d’une transition à court d’inspiration. Epuration du champ politique. Elimination d’adversaires potentiels ? Volonté latente de prolonger la Transition ? Quoi qu’il en soit, la chasse aux sorcières amorcée contre certains acteurs politiques du régime défunt laisse susurrer sur ce qui se trame au haut sommet de l’Etat.

 

Engagées pour tenir une transition de 18 mois, les autorités de la Transition sont loin de tenir leur engagement. La priorité semble ne plus être la date de février 2022 pour les scrutins présidentiels, mais à la refondation de l’Etat et visiblement à l’épuration du champ politique.

Après le second coup d’Etat contre Bah N’Daw, la chasse aux sorcières, qui ne dit pas son nom, prend une allure qui déroute, à peine la nomination de Choguel Kokalla Maïga, devenu entretemps farouche opposant au régime sortant, comme Premier ministre.

Au nom de la lutte contre la corruption et l’impunité dans le dossier de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires, l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga scrute son avenir à la Prison Centrale de Bamako. Il demeure jusqu’ici le seul homme politique arrêté. Ses partisans de l’ASMA-CFP parlent même de « détenu politique ».

Certains comme Dr Boubou Cissé de l’URD (même si son adhésion au parti suscite tant de polémiques) et Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD auraient pris la tangente. Pour le moment, ils se sauvent dans des ‘’maquis’’. D’autres comme les présidents Pr Tiémoko Sangaré de l’ADEMA et Dr Bocary Treta du RPM méditent sur le sort qui leur sera réservé par les autorités de la Transition. Si le premier est cité dans le même dossier d’équipements militaires en tant qu’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, le second serait visé dans le dossier des engrais frelatés.

Tous ceux-ci forment le noyau dur au sein du Cadre d’échange de Partis et de Regroupements de partis politiques pour une Transition Réussie au Mali. Un cadre qui fait peur aux autorités de la transition, car extrêmement engagé pour le respect du délai de la Transition.

Ces derniers voient en le projet de création de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) et en la tenue des Assises Nationales de la Refondation (ANR) une manœuvre du Premier ministre Choguel pour les écarter.

A moins de six mois de la fin de la Transition, les acteurs politiques se rendent à l’évidence qu’une prolongation de six mois à un an n’est pas évitable. Pour quel objectif ?

Alors que les soutiens à la prolongation se calquent sur la nécessité de la refondation de l’Etat avant toute élection, tel n’étant pas la mission de la Transition, certains opposants politiques aux autorités de la Transition arguent que le Premier ministre est au front au compte du Prince de Koulouba, un taciturne, qui nourrirait l’ambition présidentielle. Le colonel Assimi veut emboiter les pas à ATT (paix à son âme).

Il se lit dans les dernières sorties du Premier ministre une volonté manifeste de détourner l’attention d’une communauté internationale très intraitable vis-à-vis du respect du respect du délai de la Transition. Dr Choguel est prêt à garder son fauteuil de Premier ministre, quitte à aller au charbon. Il n’est guère surprenant de le voir lancer des flèches dans tous les sens, la CEDEAO et la France en ont déjà eu leurs doses.

Comme le constatent tous, le Président de la Transition Assimi Goïta brille par son silence, mais agit en sourdine. Ce silence cadre avec le qualificatif de taciturne que ses anciens enseignants lui ont collé. Ne dit-on pas que le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore ?

Somme toute, l’arrestation consommée ou programmée de certains leaders politiques du régime défunt traduit l’ambition des tenants de la Transition de se débarrasser de tout obstacle à la matérialisation de leurs ambitions. C’est aussi la politique ! Briser l’adversité pour mieux régner. Sauf que cette méthode, ces acharnements ne peuvent pas continuer à prospérer.

Cyril Adohoun

Source : Le Soft

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