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Présidentielle 2019 au Sénégal : les défis qui attendent Macky Sall

Les relations avec l’opposition, l’amélioration de la gouvernance et la consolidation de l’unité nationale font partie de ces challenges.

Quels rapports avec l’opposition ?

Le Sénégal sort du scrutin présidentiel du 24 février avec de profondes divergences entre la majorité reconduite aux affaires publiques et une opposition qui crie à la fraude électorale, affirmant que le second tour de l’élection lui a été volé.

Les rapports de Macky Sall avec l’opposition risquent donc d’être encore plus complexes lors de ce mandat.

En effet, l’opposition est désormais sous la direction d’un duo déterminé à lui rendre la partie difficile : Idrissa Seck et Ousmane Sonko, qui sont arrivés deuxième et troisième du scrutin.

Le premier avait vite fait de s’éloigner de la majorité présidentielle après avoir soutenu victorieusement Macky Sall au second tour en 2012.

Le second a été renvoyé en 2016 de la fonction publique par le président de la République, Macky Sall, qui lui reprochait d’avoir manqué à son devoir de réserve en tant que fonctionnaire et inspecteur des impôts et domaines. Ousmane Sonko avait alors dénoncé des exonérations d’impôts dont les députés auraient bénéficiées.

Qu’en sera-t-il de l’unité nationale ?

La contestation des résultats provisoires donnant Macky Sall vainqueur risque d’engendrer des clivages jusque-là inconnus ou d’une faible ampleur au Sénégal.

Les résultats du scrutin épousent plus que jamais les appartenances régionales du trio de candidats en tête.

Ousmane Sonko est arrivé premier dans la région de Ziguinchor, d’où il est originaire.

Macky Sall, lui, a obtenu ses plus grands scores dans la région de Fatick (centre), son fief électoral, mais aussi à Matam (nord), la région d’origine de ses parents.

Idrissa Seck a devancé ses adversaires dans plusieurs circonscriptions électorales dont Thiès (ouest), sa ville natale, dont il a été maire pendant plusieurs années.

Des analystes minimisent la haute main de certains candidats sur leur fief électoral, estimant que le “vote affectif” a droit de cité au Sénégal depuis longtemps.

Mais il faut rappeler que le pays est réputé pour son unité nationale qui repose sur le cousinage à “plaisanteries” entre plusieurs ethnies. Les religions aussi y cohabitent harmonieusement.

Le directeur de la société publique de transport terrestre a jeté un pavé dans la mare après le vote.

Ce proche de Macky Sall a reproché aux habitants de la ville de Touba (centre), capitale de la confrérie musulmane des mourides, de ne pas avoir plébiscité le président sortant en guise de reconnaissance pour la nouvelle autoroute qui relie leur ville à celle de Thiès (environ 100 km).

Selon ses propos rapportés dans la presse locale, les populations du Fouta (nord) méritaient plus cette infrastructure construite par l’Etat, sous le magistère de M. Sall.

Cette réaction a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Et son auteur aurait dit avoir été incompris.

Etait-ce un fait isolé et négligeable ou un signe des clivages qui pourraient découler du scrutin présidentiel?

Que sera la gouvernance Sall dans les cinq prochaines années ?

Macky Sall a été élu en 2012 sur plusieurs promesses, celle de la lutte contre le népotisme et l’enrichissement illicite notamment.

Lors de ce deuxième mandat, le président sénégalais devrait peut-être démontrer qu’il ne s’immisce pas dans le fonctionnement de la justice, par exemple.

L’opposition et une partie de la société civile l’accusent de mettre à l’abri de poursuites judiciaires certains de ses proches épinglés par les organes étatiques de contrôle, dont l’Inspection générale d’Etat, des accusations rejetées par Macky Sall.

Il est également responsable, selon ses adversaires politiques, de l’arrêt des poursuites judiciaires menées contre des proches d’Abdoulaye Wade, dont certains ont rejoint son parti après avoir été cités dans des affaires de détournement de deniers publics.

Accusations de népotisme

Le népotisme a valu moult critiques à son prédécesseur Abdoulaye Wade. Mais ce phénomène ne semblait pas reculer durant le premier mandat de Macky Sall.

Pour donner du crédit au slogan lancé par sa formation politique en 2012, “la patrie d’abord, le parti ensuite”, il devra répondre aux accusations qui lui sont faites de nommer des membres de sa famille aux affaires publiques.

Politique économique

Sur le plan économique, Macky Sall a déjà trouvé les moyens de financer la mise en œuvre de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent (PSE).

Il faut toutefois que les partenaires financiers de l’Etat décaissent effectivement les montants promis fin 2018. Ils s’élèvent à 7.356 milliards de francs CFA, là où l’Etat demandait 2.853 milliards de francs CFA, selon le gouvernement.

Son régime aura aussi à inaugurer les exploitations de pétrole et de gaz, qui vont démarrer dans trois ans, en plein milieu de son mandat.

Macky Sall en quelques dates :

  • 6 novembre 2002 – Ministre d’Etat chargé de l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique
  • 22 août 2003 – Ministre d’Etat chargé de l’Intérieur et des Collectivités locales
  • 21 avril 2004 – Premier ministre
  • 20 juin 2007 – Président de l’Assemblée nationale
  • 9 novembre 2008 – Démis de la présidence de l’Assemblée nationale
  • 25 mars 2012 – Elu président de la République
  • 24 février 2019 – Réélu président de la République.

BBC Afrique

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