Ça devait être pour lui une campagne tout schuss ! Mais le retour de Sarkozy s’apparente plutôt à un slalom géant semé d’obstacles. Cinq semaines après le lancement d’une campagne attendue avec une certaine impatience même hors de son camp, l’ex-chef de l’Etat, candidat à la présidence de l’UMP, semble patiner, voire pire…
Les derniers sondages le montrent à la peine, tant auprès des Français que des sympathisants UMP, face à un Alain Juppé qui regagne du terrain et coiffe au poteau Nicolas Sarkozy.
Une fois l’UMP conquise, le match pourra commencer
Son agenda montre bien qu’il doit tenir plusieurs caps à la fois : présidence de l’UMP, course, non avouée encore, pour la primaire de 2016 — il a ainsi reporté son meeting de Bordeaux du 21 au 22 novembre afin que Juppé, le maire de la ville et son futur rival, soit présent –, carrière de conférencier. Un exercice compliqué médiatiquement… et politiquement. Car on ne tient pas les mêmes discours selon les publics.
Pourtant, les échecs du gouvernement de gauche et le risque d’implosion du PS pouvaient lui faciliter la tâche. Mais les « affaires » et surtout les réticences ou les ambitions de ses « amis » de l’UMP encombrent son horizon. Sur le fond, sa volonté de prendre la tête de son parti le force à raidir sa posture droitière et le met en porte-à-faux avec une grande partie de son électorat de droite et du centre pour la présidentielle.
Si, comme il le confie lui-même, l’heure du rassemblement sonnera une fois l’UMP conquise, la primaire pour 2017 est loin d’être gagnée. Il devra croiser le fer avec François Fillon, Xavier Bertrand et surtout Alain Juppé. Ce dernier, fort aujourd’hui du soutien d’une partie du centre en la personne de François Bayrou, part avec plus d’un atout dans sa manche. Sarkozy, lui, aura l’UMP dont il compte bien faire une machine de guerre. Le vrai match pourra alors commencer.