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Première violation du cessez-le-feu depuis la signature de l’accord de paix : Le GATIA et la CMA s’affrontent aux environs de Kidal

A trois jours de l’entrée en vigueur du processus de cantonnement (le 20 août) prévu au plus tard 60 jours après la signature de l’accord de paix, de brefs affrontements armés ont opposé des éléments de la CMA à ceux du GATIA. Les combats se sont déroulés dans la vallée d’Amassine (80 km au sud de Kidal) sans faire de victime. C’est en tout cas la première fois que la CMA et la plateforme s’affrontent depuis la signature de l’accord de paix en juin dernier. De quoi jeter un peu plus le doute sur la fragilité du processus de paix au Mali.

 

De sources bien informées, c’est aux environs de 18h30 que des échanges de tirs ont opposé des éléments de la CMA et ceux de la plateforme. Cette fusillade a duré jusqu’à la tombée de la nuit sans faire de victime. N’eûssent été les fortes précipitations qui sont tombées dans la zone, les combats auraient sûrement été plus intenses.

Cette première violation du cessez-le-feu depuis la signature de l’accord de paix serait l’œuvre d’éléments incontrôlés de la CMA. En effet, il convient de rappeler que depuis le 19 juillet dernier, celle-ci et la plateforme ont convenu d’une répartition territoriale dans la zone de Takalout, à 60 km de Kidal, afin de mieux sécuriser les personnes et leurs biens. Chaque camp devrait maintenir cette position jusqu’à la rencontre entre groupes armés prévue les 19 et 20 août prochain par les autorités nigériennes à Niamey et destinée à apaiser les tensions entre les communautés du nord du Mali.

Ainsi, c’est dans la partie contrôlée par le GATIA que les combats se sont déroulés. Ce qui montre clairement la responsabilité de la CMA dans cette reprise des combats entre les deux protagonistes. On se souvient qu’à chaque veille de discussions entre ces derniers, certains éléments séparatistes ont tout mis en œuvre pour saboter le processus en s’attaquant à des positions adverses. Cela a été le cas lors de tous les rounds des pourparlers d’Alger ainsi que les deux cérémonies de signature de l’accord de paix.

En tout cas, ces affrontements entre mouvements armés interviennent alors que la fragilité du processus de paix ne cesse d’apparaitre. Ainsi, outre les difficultés à démarrer le comité de suivi de l’accord en raison des querelles sur sa composition, des affrontements communautaires ont commencé à ressurgir. C’est ainsi qu’après les combats meurtriers ayant opposé les Peuls aux Dogons au mois de juillet dernier, le tour était venu entre les Touareg Dossak et Imgad. A cela s’ajoutent les relations toujours exécrables entre Ifoghas et Imgad. De quoi fragiliser davantage le processus de paix. Sans compter que cette situation intervient alors qu’en principe c’est le 20 août prochain que devrait entrer en vigueur le processus de cantonnement prévu selon l’accord au plus tard 60 jours après la signature de l’accord de paix. Un engagement difficile à tenir au regard des derniers développements très inquiétants sur le terrain.

L’implication de tous est donc nécessaire pour sauvegarder les acquis et éviter au Mali de retomber dans les violences et les déchirements.

Abdoulaye DIARRA

source : L’Indépendant

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