Jugé satisfaisant, du point de vue organisationnel par les observateurs, le scrutin du dimanche dernier a fait l’objet de contestation avant même la proclamation officielle des résultats par le ministère de l’Administration Territoriale. Ainsi, le sujet était l’objet d’une conférence de presse organisée ce mercredi 01 août à la Maison de la Presse par 17 candidats au dit scrutin. Pour l’occasion, ils ont fait une déclaration commune dans laquelle la transparence du scrutin est mise en cause. Ces candidats, par la voix de Me Mohamed Ali BATHILY, récusent la Cour Constitutionnelle pour non seulement avoir été partisane mais aussi encouragée la fraude en autorisant la procuration entre les personnes qui ne sont pas du même bureau.
Lisez plutôt la déclaration commune des 17 candidats.
” Nous, candidats à l’élection du Président de la République, sous signés :
Me Mohamed Ali BATHILY, Soumaïla CISSE, Aliou DIALLO, Mamadou Igor DIARRA, Dramane DEMBELE, HousseinyAmion GUINDO, Modibo KADJOKE, Modibo KONE, ChoguelKokalla MAIGA, Oumar MARIKO, Kalfa SANOGO, Mamadou O. SIDIBE, Modibo SIDIBE, Me Mountaga TALL, Hamadoun TOURE, Mme Djénéba N’DIAYE, Gal Moussa Sinko COULIBALY.
Rappelant les discussions du 28 juillet avec M. le Premier ministre au tour du fichier électoral qui n’ont fait, à ce jour, l’objet d’aucune évaluation ;
Rappelant aussi les graves accusations de corruption formulées contre la Cour Constitutionnelle qui n’ont fait l’objet d’aucun démenti, alors même que Madame le Président de ladite Cour est longuement intervenue le 30 juillet 2018 sur les antennes d’une radio locale ;
Rappelant enfin que la même Cour a émis, dans le cadre du scrutin du 29 juillet sur l’élection du Président de la République, un avis dénotant très clairement son manque de rigueur et d’attachement au respect du droit ;
Constatant les graves et multiples anomalies qui ont émaillé le processus électoral avant et pendant le scrutin du 29 juillet 2018 sur l’ensemble du territoire national à savoir entre autres :
– Utilisation abusive des moyens de l’Etat par le Président de la République sortant, candidat à sa propre réélection,
– Propagande de l’ensemble du Gouvernement sur le prétendu bilan du président de la République faussant ainsi de façon flagrante l’égalité de traitement des candidats en période électorale notamment par les médias publics,
– Retrait massif des cartes d’électeur par des personnes non titulaires et non habilitées,
– Corruption et achat du vote des électeurs à ciel ouvert,
– Bourrage d’urnes et attribution des résultats fantaisistes à des candidats,
– Absence des cartes d’électeurs non distribuées dans de nombreux bureaux de vote en violation de la Loi électorale,
– Utilisation frauduleuse de certaines cartes d’électeur non retirées,
– Non affichage de listes électorales devant certains bureaux,
– Utilisation illégale de procurations dans certains bureaux de vote,
– Port de T-Shirts et casquettes par les partisans du candidat Ibrahim Boubacar KEITA au cours notamment de son meeting électoral tenu le 23 juillet 2018 à Libreville (Gabon),
– Graves perturbations des opérations électorales au Gabon et en France,
Constatant par ailleurs que l’élection n’a pu se tenir dans de nombreuses localités encore imprécises en termes d’électeurs et de communes concernées ;
Demandons instamment:
– Une évaluation de la mise en œuvre des mesures annoncées lors de la rencontre entre les candidats et le Premier ministre le 28 juillet 2018 ;
– La publication de tous les résultats bureau de vote par bureau de vote ;
– La publication du nombre de procurations utilisé par bureau de vote ;
– Le démenti par la Cour Constitutionnelle de graves accusations portées contre elle et l’ouverture d’une enquête judiciaire ;
– La publication de la liste détaillée des localités et des bureaux de vote où l’élection n’a pas pu se tenir le 29 juillet 2018 ;
Considérant la gravité des faits ainsi constatés :
– Nous n’accepterons pas des résultats affectés par les irrégularités énoncés ci-dessus ;
– Appelons les observateurs nationaux et internationaux à examiner et analyser avec la plus grande neutralité nos observations et critiques”.
Yacouba TRAORE
Zénith Balé