Commencé le 1er septembre dernier entre le gouvernement malien et les groupes armés dans la capitale Algérienne, les pourparlers entre les belligérants peinent à voir le bout du tunnel. En principe c’est à l’issu de ces pourparlers d’Alger qu’un accord définitif de paix sera signé au Mali. Pour apporter sa pierre à la construction de l’édifice commun et d’être une machine de veille politique, le parti CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) a, dans un communiqué de presse dont nous avons reçu copie, invité le gouvernement à la plus grande vigilance au cours de ces pourparlers d’Alger afin de préserver l’unité du Mali.
Dans un communiqué de presse signé, le samedi 13 septembre 2014, par son secrétaire général, l’Ingénieur Soumana Tangara, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) exprime sa vive préoccupation face aux derniers développements entourant les pourparlers d’Alger. Le parti de l’ancien premier ministre, Soumana Sako, candidat à l’élection présidentielle de 2013, invite le gouvernement à la vigilance et à reprendre l’initiative dans le cadre d’une approche plus stratégique et plus ferme pour faire échec aux plans diaboliques des séparatistes et de leurs alliés locaux et extérieurs visant à remettre en cause le caractère unitaire de l’État malien. En outre, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè recommande fortement que, en marge des pourparlers d’Alger, les acteurs extérieurs soutenant divers groupes indépendantistes ou jihadistes signent une déclaration solennelle par laquelle ils s’engagent à ne plus accorder aux groupes armés aucun appui politique, diplomatique, militaire, financier ou logistique et à s’abstenir de tout actes ou propos préjudiciables au caractère républicain, démocratique, laïc et unitaire du Mali. Enfin, la CNAS-Faso Hèrè exprime, à nouveau, son opposition à toute impunité pour les crimes odieux commis dans le septentrion malien ainsi qu’à toute expérimentation hasardeuse sous la forme d’une soi-disant régionalisation, véritable cheval de Troie pour l’autonomie, voire la sécession d’une partie du Nord alors même que les ressources humaines, techniques et financières font défaut pour une mise en œuvre effective de la décentralisation.
Notons que ce communiqué de presse de la Cnas FH fait suite au fait que les groupes armés montent les enchères et exposent leurs divergences dans les négociations d’Alger. En effet, la coordination des Mouvements de l’Azawad regroupant le MNLA, HCUA, MAA dissident et CM-FPR 2, et les mouvements politico-armés signataires de la plateforme d’Alger (MAA et CPA) ont signé un protocole d’entente en date du 12 septembre 2014, pour exiger que le Mali devient un Etat fédéral. Le document a été signé pour la coordination des Mouvements de l’Azawad (MNLA, HCUA, MAA dissident et CM-FPR 2 ) par Bilal Ag Chérif, pour le Mouvement Arabe de l’Azawad par Ahmed Ould Sidi Mohamed et pour la coalition du peuple pour l’Azawad par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh. Ce document tient en 5 articles dont le plus important et le plus dangereux est le premier article. Il indique que : « Les parties ont convenu d’un statut politique et institutionnel pour l’Azawad à travers un système fédéral à faire reconnaitre par l’Etat malien et la communauté internationale ». Et depuis lors, les négociations ont été reportées sine die.
Aguibou Sogodogo