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Pour violations de la constitution et coups et blessures : L’opposition porte plainte contre le Premier ministre et autres

Les forces de l’ordre ont gazé le vendredi 16 novembre 2018 l’opposition malienne lors d’un meeting devant la Bourse du Travail. Une manifestation pacifique cependant interdite par le Gouverneur du District. Au cours des accrochages, certains leaders et militants de l’opposition ont été blessés et un doigt accusateur a été pointé sur le Président IBK, son Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, le Ministre de la Sécurité intérieure et certains Commissaires de Police. Aujourd’hui, l’opposition envisage de porter plainte contre le Premier ministre et autres.

L’information était au centre d’un point de presse organisé par les deux tendances de l’opposition : le FDS (le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie) et la CoFoP (Coalition des Forces Patriotiques). C’était le lundi 19 novembre 2018 à la Maison de la presse. Un point de presse animé par le Président du parti SADI, l’Honorable Dr Oumar Mariko.

Aux dires du conférencier, les forces de l’ordre se sont attaquées aux  dirigeants et militants des partis et associations qui se dressent contre les dérives autocratiques et liberticides du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta.

C’était au cours d’un rassemblement pacifique organisé par le Front de sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (CoFoP) le vendredi 16 novembre 2018. Un rassemblement violemment réprimé par les forces de sécurité qui ont délibérément jeté des grenades lacrymogènes sur les dirigeants de l’opposition à peine arrivés sur l’Esplanade de la Bourse du Travail.

Sans sommation et sans chercher à parlementer contrairement à toutes les règles du maintien d’ordre.

Leur intention était claire : tuer ou blesser pour l’exemple, faire peur et dissuader l’opposition à organiser d’autres manifestations, a souligné le porte-parole de l’opposition, Dr Oumar Mariko, principal conférencier.

Ainsi, avec une rage inexplicable, plusieurs dizaines d’agents se sont acharnés, entre autres, sur Amadou Araba Doumbia, député à l’Assemblée Nationale et membre du Bureau Politique du parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance). Alors qu’il sortait d’une rencontre avec Soumeylou Boubèye Maïga.

Après consultations médicales à la Clinique Pasteur, l’Honorable député Doumbia souffrait de contusions sur tout le corps avec des ecchymoses au niveau de la tête et de nombreuses boursouflures. Il présentait une plaie béante à la face intérieure de la lèvre inférieure ayant nécessité quelques points de suture. Il saignait abondamment aussi.

Les examens radiologiques ont révélé une fracture de la côte du côté gauche sans atteinte du poumon. D’autres participants au rassemblement ont été blessés. Quelques-uns ont été interpellés et au moins deux militants ont passé quelques jours au commissariat du 1er arrondissement de Bamako. Il s’agissait de Sadou Touré, 38 ans et de Bassidi Haidara, 28 ans, a précisé le conférencier.

Dans son obsession à étouffer par la violence toute contestation même pacifique, le régime n’a pas hésité à ordonner à sa police de gazer des personnalités de dimension nationale et internationale. Ainsi, la classe politique de l’opposition a condamné avec la dernière énergie la répression barbare planifiée par les plus hauts responsables du régime. Une agression barbare qui ne restera pas d’ailleurs sans conséquences, a-t-il martelé.

Cependant, l’opposition tient comme responsables de cette barbarie, le Président Ibrahim Boubacar Keïta, Soumeylou Boubèye Maïga et le général Salif Traoré (ministre de la sécurité du régime) pour responsables de cette violence que rien ne justifie pourtant.

‘’En s’en prenant au droit de manifestation pacifique garanti par la constitution, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta veut intimider et terroriser l’opposition, les forces vives et l’ensemble du peuple malien. Ce faisant, il espère faire passer par la terreur ses réformes dont la finalité est la déstabilisation du Mali. Nous lançons un vibrant appel à toutes les forces démocratiques de l’intérieur et de l’extérieur afin qu’elles se mobilisent pour mettre en échec le fascisme rampant et les plans machiavéliques du régime. Face à l’arrogance d’État et aux velléités autocratiques du régime, nous ne resterons pas les bras croisés’’, a déclaré Dr Oumar Mariko devant la presse.

Ainsi, certaines actions sont au programme de l’opposition. Sur le plan judiciaire, des plaintes, avec constitution de parties civiles, seront lancées contre Soumeylou Boubèye Maïga, le Général Salif Traoré, le commissaire divisionnaire Siaka D. Sidibé, directeur de la Police du District et le commissaire principal Siriman dit Bah Tangara, commissaire du 1er  arrondissement de Bamako pour violations de la constitution et de la loi, coups et blessures volontaires ayant entraîné de graves lésions.

Une marche populaire de protestation mardi prochain

Au plan politique, les partis membres du FSD et de CoFoP boycotteront les séances d’écoute programmées par l’Assemblée Nationale sur le projet de loi organique relative à la prolongation du mandat des députés et l’interpellation par les députés des deux regroupements d’opposition devant l’Assemblée Nationale le Gouvernement de fait et notamment les ministres de la Sécurité, de la Justice et de la Santé.

Aussi, l’opposition sollicitera une enquête parlementaire internationale du Comité interparlementaire de l’UEMOA, du parlement de la CEDEAO, et de l’Union Africaine, de l’Union interparlementaire (UIP) et l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF). Toutes ces institutions seront invités à envoyer des missions d’information/d’enquête sur les violences policières du 16 novembre notamment les coups et blessures délibérément infligés au député Amadou Araba Doumbia. Une rencontre avec les ONG de droits de l’homme ainsi que les représentants de la communauté internationale sont au programme.

Aussi, une grande marche populaire de protestation et de résistance contre la répression, la violation de la constitution, les dérives anti-démocratiques et autocratiques, les projets de découpage territorial et de déstabilisation du Mali et l’insécurité sera organisée le mardi 04 décembre 2018, c’est-à-dire après la semaine du Maouloud.

Youssouf Sangaré

Le Malien

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