Les travaux de la Cour d’Assises de Bamako,  qui se poursuivent actuellement, avaient au rôle du vendredi 5 juin 2015, une affaire de coups mortels. L’accusé, Dianguiné Diallo, a poignardé à mort Yacouba Diallo. Les faits remontent dans la nuit du 1^er au 2 janvier 2014.

Ce jour-là, Dianguiné Diallo se rendait à l’auto-gare pour prendre du café. Pendant qu’il passait sa commande, un groupe de jeunes l’encercle.  Ensuite, Dianguiné est accusé d’avoir des relations intimes avec la copine d’un membre du groupe. Il nie les faits et une chaude dispute s’engage entre lui et le groupe. Sentant que la dispute tournerait en bagarre, Dianguiné, pour se défendre, se  saisit du couteau du vendeur de café. Yacouba Diallo, le plus téméraire  du groupe tente d’attaquer Dianguiné. Celui-ci pour se défendre et poignarde  Youcouba Diallo et s’enfuit. Les autres compagnons du groupe transportent le blessé à l’hôpital où il rendit l’âme quelques instants après. Dianguiné est arrêté et mis sous mandat de dépôt le 7 janvier 2014.

Le vendredi 5 juin 2015, il comparaissait devant  les juges de la Cour d’Appel de Bamako pour répondre de son crime. À la question de savoir s’il reconnaissait les faits, il répondra par oui. Selon l’accusé, son intention n’était pas de donner la mort. Il dira avoir donné le coup de couteau pour se défendre sous la menace de ses assaillants.

Le ministère public, dans son réquisitoire, a estimé que le couteau a été donné sans intention au préalable de tuer, mais qu’il demeure évident que la légitime défense évoqué par l’accusé ne saurait tenir. Pour le parquetier, au moment où il donnait le coup, sa victime ne détenait aucune arme. Il a alors demandé que Dianguiné soit retenu dans les liens de la prévention de crime de coups mortels. Quant à l’avocat de l’accusé, il a plaidé la légitime défense. Pour lui, lorsque vous êtes un contre plusieurs personnes, la proportionnalité des armes n’est suffisante pour parler de légitime défense.

Le Conseil a demandé purement et simplement la relaxe de son client. La plaidoirie a sans doute convaincu la Cour qui, après les débats, a condamné Dianguiné Diallo à 18 mois de prison. Emprisonné depuis le 7 janvier 2014, Dianguiné sortira de prison le 7 octobre prochain

Source: L’oeil du Mali