L’argument de démoralisation véhiculé en Afrique subsaharienne par la Banque mondiale et ses filiales comme quoi l’État n’a pas pour vocation à faire du commerce parce qu’il est par essence un mauvais gestionnaire est dénué de tout fondement économique. Aucune faculté d’économie au monde n’enseigne une telle ineptie. Une telle assertion a pour objectif de maintenir les États sous développés dans la sous industrialisation.
Les lois économiques qu’elles soient dans le privé ou dans le public demeurent les mêmes. La seule différence provient du fait de qui s’accaparer de la plus-value. Dans l’histoire de leur développement économique, toutes les nations industrielles développées ont toutes eu recours au capitalisme d’État. Le New Deal aux États-Unis, le Plan Marshall en Europe n’étaient autre chose que l’utilisation de l’argent public pour de grands investissements d’infrastructures indispensables au décollage économiques.
Partout où il y a eu manque du capital privé, l’État s’y est substitué avec des fonds publics. Prétendre le contraire pour les pays sous développés dépourvus de fortes accumulations de capitaux privés est non seulement cynique mais tout aussi criminel car vouant des peuples entiers à végéter dans la misère du sous-développement économique. En France, pour l’exemple, toutes les entreprises stratégiques appartiennent soit partiellement ou totalement à l’État. L’État n’y fait-il pas du commerce et n’y gère t-il pas des entreprises publiques pour le plus grand bien des Français ?
C’est à l’Afrique sous développée à cause de sa non industrialisation que les institutions de Bretton Woods, travaillant pour les intérêts des grandes finances capitalistes internationales et jamais pour les peuples des États pauvres, enseignent aux États du Tiers monde de se désengager du secteur productif et commercial pour les garder en grands espaces de consommation pour les grandes puissances industrielles.
Guey Dembélé