L’état-major français a indiqué, mercredi 17 août 2022, qu’environ 3 000 militaires sont encore déployés dans le Sahel. Les forces françaises se sont totalement retirées du Mali depuis deux jours, après neuf ans de lutte anti-djihadiste. Bamako dénonce auprès de l’Onu des « actes d’agression » de la France sur son territoire.
Quelque 3 000 militaires français sont encore déployés dans le Sahel, a indiqué mercredi 17 août 2022 l’état-major français, deux jours après le retrait total du Mali, alors que Bamako dénonce des « actes d’agression » commis par la force anti-djihadiste Barkhane sur son territoire.
« Dans le cadre de la réarticulation de l’opération Barkhane hors du Mali, environ 3 000 soldats resteront engagés au Sahel et rempliront leurs missions à partir des emprises existantes du Niger et du Tchad, aux côtés de nos partenaires africains : partenariat militaire de combat, partenariat militaire opérationnel, opérations logistiques », a déclaré l’état-major dans une réponse écrite à l’AFP.
Une « nouvelle approche » avec d’autres pays du continent
« La fin de la présence de militaires français de l’opération Barkhane au Mali ne correspond pas à la fin de l’opération Barkhane. La transformation de l’opération Barkhane est bien plus profonde que ce départ du Mali », a précisé le colonel Pierre Gaudillière, porte-parole de l’état-major.
« Elle s’inscrit dans une nouvelle approche de partenariat avec les pays africains qui en font la demande », a-t-il poursuivi, prenant l’exemple du Niger, où les armées françaises et nigériennes « conduisent des patrouilles communes et font des entraînements communs ».
Barkhane a compté jusqu’à 5 500 militaires au plus fort de son déploiement dans le Sahel.
Poussée hors du Mali par la junte au pouvoir depuis 2020, qui travaille désormais – même si elle s’en défend – avec le sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, l’armée française a définitivement quitté le pays lundi 15 août, après neuf ans de lutte anti-djihadiste.
« La France reste engagée au Sahel », avait affirmé lundi 15 août la présidence française, ainsi que « dans le Golfe de Guinée et (dans) la région du lac Tchad », les djihadistes affiliés aux groupes Al-Qaïda et État islamique, longtemps contenus dans le Sahel, grignotant désormais du terrain plus au Sud.
D’après l’état-major français, Paris compte également, hors Barkhane, 900 soldats prépositionnés en Côte d’Ivoire, 350 au Sénégal et 400 au Gabon.
Le Mali accuse la France d’« actes d’agression »
Mercredi 17 août, Bamako a fait fuiter une lettre envoyée par son chef de la diplomatie au Conseil de sécurité de l’Onu, dans laquelle Abdoulaye Diop demande de faire cesser ce qu’il présente comme des « actes d’agression » de l’ancienne puissance coloniale, notamment la collecte de renseignements « au profit de groupes terroristes » pour « leur larguer des armes et des munitions ».
Le général Bruno Baratz, commandant de la force Barkhane, a jugé mercredi au micro de RFI « un peu insultant » ce type d’accusations, « pour la mémoire de nos 59 camarades tombés pour le Mali et pour tous les Maliens qui se sont battus à nos côtés » ainsi que pour les membres de la Minusma, la Mission de l’Onu au Mali.
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