Les partisans et les opposants du président Ibrahim Boubacar Kéita sont plus que jamais divisés sur les solutions à la crise politique qui secoue notre pays depuis quelques semaines.
Le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a présenté le mercredi après-midi (1er juillet 2020) ses propositions de sortie de crise lors d’un point de presse. Ainsi, le mouvement réclame, entre autres, la dissolution de l’Assemblée nationale, la mise en place d’un gouvernement de transition (et non d’union nationale comme proposée par la CEDEAO et acceptée par le président Kéita) avec un Premier ministre choisi dans ses rangs ; l’adoption d’un pacte pour la stabilité sociale. Le Mouvement exige aussi la libération du Chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé.
Le M5 RFP promet également la tenue de ses manifestations jusqu’à la satisfaction de ses doléances et sa prochaine sortie est prévue pour le vendredi 10 juillet 2020. Même si la «démission du président de la République ou rien» n’est plus expressément à l’ordre du jour, ces propositions ont été jugées inacceptables par la Convergence des forces républicaines (CFR, front de défense des Institutions de la République). Dans un communiqué publié en début de soirée, elle a an- noncé avoir «appris avec étonnement» et «une grande déception» ces propositions rendues publiques lors du point de presse du 1er juillet 2020. Elle a surtout déploré leur «caractère illégitime et illogique, antirépublicaine et anticonstitutionnelle qui n’est ni plus ni moins qu’une tentative déguisée de coup d’Etat et un appel à la violence». Et cela au moment où, a-t-elle rap- pelé, «des négociations sont en perspective grâce aux efforts de la communauté internationale et aux nombreuses médiations nationales».
La CFR a aussi dénoncé «» l’amalgame que tente cyniquement de créer le M5-RFP en associant la libération de l’honorable Soumaïla Cissé à ses tentatives de déstabilisation alors que les autorités sont fortement et sincèrement mobilisées pour qu’il retrouve les siens dans les meilleurs délais. Ce qui fait dire aux observateurs qu’on est encore loin de l’apaisement souhaité au Mali par les différentes initiatives de médiation aux niveaux national et international.
Moussa Bolly
SOURCE: LE MATIN