Pour cautionner la recolonisation du Mali à travers l’opération Serval puis Barkhane, les autorités françaises et maliennes ont utilisé des mensonges cyniques.
Ces mensonges sont au nombre de trois. Premier mensonge: On nous a dit que la France n’a fait que répondre à l’appel au secours du président Djoncounda Traore. On en oublierait presque que ce président n’avait aucune… mais aucune légitimité ! et qu’il avait été mis en place pour assurer la transition, suite au coup d’Etat de mars 2012. Qui a soutenu ce coup d’Etat ? Qui en est à la base ? Pour qui travaillait ce « président de transition » ?
Deuxième mensonge. Le président français François Hollande a osé prétendre mener cette guerre pour lutter contre les djihadistes qui menacent… oh ! ils menacent, rendez-vous compte ! le territoire français et européen ! Mais, quel vilain mensonge ! En reprenant cet argument officiel, tout en profitant pour effrayer le peuple français en augmentant le niveau de la menace terroriste, en mettant en œuvre le plan Vigipirate, le gouvernement et les medias ont fait preuve d’un culot inimaginable. Comment peut-on oser sortir un tel argument alors que la France et ses alliés n’ont pas hésité à armer et soutenir les djihadistes en Libye et que ces mêmes pays continuent actuellement à soutenir ces djihadistes en Syrie ? Ce prétexte n’a servi qu’à cacher les desseins stratégiques et économiques.
La France et ses alliés n’avaient même pas peur de l’incohérence car tout est fait pour la cacher. Mais l’incohérence est pourtant bien présente. Ce n’est pas demain que vous verrez un Malien aller commettre un attentat en Europe. Non. À moins qu’on en crée un subitement, pour mieux justifier encore cette opération militaire chez nous. On a bien créé le 11 septembre pour justifier l’invasion, l’arrestation arbitraire, la torture et le massacre de populations innocentes. Alors, créer un terrorisme malien… bon, ça ne doit pas être trop compliqué pour ces dirigeants sanguinaires.
Troisième mensonge. Un autre argument utilisé pour justifier les opérations militaires c’est la protection des droits de l’homme. Ah ! Cet argument est encore utilisé aujourd’hui pour justifier la guerre au Mali. Mais oui ! Nous devons agir sinon les méchants islamistes radicaux vont imposer la sharia au Mali, lapider les femmes et couper les mains des voyous. Oh, c’est vrai que l’intention, elle est noble… noble et salvatrice, c’est sûr. Mais, pourquoi, alors ? Pourquoi, bon Dieu, ces pays ont-ils alors participé à l’accession au pouvoir – en Tunisie, en Libye – d’islamistes qui ont décidé d’appliquer cette sharia dans ces pays qui étaient, il n’y a pas si longtemps de cela encore, modernes et progressistes ? On doit demander aux jeunes Tunisiens qui sont à la base de la révolution en Tunisie s’ils sont heureux de leur situation actuelle.
Comme le ridicule ne tue plus au Mali, c’est une délégation conduite par l’honorable Moussa TIMBINE, premier vice-président de l’assemblée nationale, qui vient de boucler une visite à Paris aux frais du contribuable malien afin de remercier François Hollande pour avoir été à l’origine du déclenchement de cette opération militaire de recolonisation déguisée sous le nom de SERVAL, Barkhane, Minusma, G5……..
Sambou Sissoko
Par Le Démocrate