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Port obligatoire du masque : Vraiment pas respecté

Certains de nos compatriotes sont dans le déni de la pandémie et s’exposent inconsciemment au péril. D’autres prétextent des difficultés financières pour justifier le non port du masque. L’Essor a fait le tour de quelques services

«Le monde n’est pas prêt» à faire face à la pandémie du coronavirus. Ce constat de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), évidemment partagé par nombre d’épidémiologistes, rappelle simplement la gravité de la pandémie qui continue, au regard des statistiques liées aux victimes et des conséquences économiques à l’échelle planétaire, de faire des ravages. Pour circonscrire le fléau, tous les pays ont élaboré des plans de riposte. Ils ont pris des mesures de prévention, mais ont surtout incité les citoyens à observer les gestes barrières, notamment la distanciation sociale, le lavage des mains au savon ou leur désinfection au gel hydroalcoolique et le port du masque.

Au Mali, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, dans une de ses adresses à la nation, a déclaré que la prévention contre le coronavirus passe aussi par le port du masque. Ce qui permet, avec les autres gestes barrières, de briser la chaîne de transmission du virus de la pandémie. Le port du masque est même devenu une obligation dans les lieux publics et dans les administrations dans notre pays.

«Le masque est une barrière efficace pour tous. Il a fait sa preuve ailleurs. À défaut d’observer les mesures de distanciation requise, il constitue un irremplaçable moyen de protection», a dit le chef de l’État.

La mesure est efficace, mais jusque-là elle n’est pas respectée par la population. Certains évoquent des raisons d’ordre financier, alors que d’autres sont simplement dans le déni de la pandémie. Il ressort des constats faits par notre équipe de reportage que des calicots et autres supports claquent au vent des messages de sensibilisation contre le coronavirus devant certains services publics. On peut y lire des messages comme : «Veillez porter votre masque avant d’entrer», «Merci de respecter cette mesure sanitaire» ou bien «Le masque est obligatoire ici».

À l’Hôpital du Mali, tous les malades et les usagers ne se présentent pas avec un masque. Mais au niveau de ce seul établissement de la rive droite, on fait parfois preuve de compréhension de l’attitude des patients.

Le surveillant général, Dr Bakary Dembélé avoue que c’est difficile d’exiger aux patients et autres usagers le port du masque. L’établissement joue donc sur le registre de la sensibilisation. Devant le bureau du surveillant général de l’établissement hospitalier, un message invite les visiteurs à porter le masque avant d’y pénétrer. Il rappelle une anecdote avec un parent au chevet de son enfant malade qui a clairement expliqué que s’il avait le choix entre payer un masque ou une seringue, il opterait pour la deuxième.
L’hôpital n’a pas la capacité d’offrir des masques à tous les malades et usagers, mais, explique le Dr Bakary Dembélé, tout le personnel (du directeur au planton) porte des masques. Tout le monde en reçoit chaque matin.

Au niveau du chef de service du bureau des entrées, Mody Traoré, un jeune homme et une femme se font éconduire pour défaut de masque. Quelques minutes plus tard, ils reviendront avec un masque chacun. À l’hôpital Gabriel Touré, les agents du bureau des entrées étaient tous munis de masques. L’un d’entre eux se distinguait par une protection supplémentaire en plastic au niveau du visage. Difficile de lui donner tort parce que tous ceux qui se présentaient, pour un ticket de consultation, ne portaient pas des masques.

Dans un box de consultation de médecine générale, le constat était désolant. Seul le médecin généraliste et sa secrétaire portaient des masques. Les annexes de la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) grouillaient de monde ce jour, mais seule une poignée d’usagers portait des masques dans un tohu-bohu incompréhensible. Cheick Ben Kattra, agent de la CANAM, souligne les risques encourus par le personnel. «Nous sommes vraiment exposés», dira-t-il l’air résigné.

Un doyen d’âge, Bourama Traoré, se rendait dans un centre de santé pour faire ses examens complémentaires. Lui et son accompagnant étaient individuellement protégés par des masques de fabrication locale. Mais dans l’établissement de soins où s’est rendu l’aîné, seulement un malade sur cinq portait le masque. En revanche, le personnel médical était bien protégé avec des bavettes. Même constat au Grand marché de Bamako. Ici, on pouvait compter du bout des doigts les porteurs de masques. Par un heureux concours de circonstance, nous avons coïncidé avec un Monsieur qui parlait de la maladie. On l’entendait dire à ses interlocuteurs que la maladie n’est pas réelle. Pour lui, pas question donc de céder «au folklore des autorités».

Certains commerçants partagent son point de vue et rétorquent que «c’est juste de la politique”. L’un de nos interlocuteurs nous invitera même autour du thé, la boisson nationale. À quelques mètres, se trouvaient des revendeurs de bavettes faites avec du tissu local. Malheureusement, eux-mêmes n’en portaient pas. Abdoulaye Keita a un petit bureau de maintenance dans le marché. Pour se protéger et protéger les siens, il porte constamment un masque. Notre tour de la ville nous conduira, ensuite en Commune IV, précisément au quartier d’Hamdallaye ACI. Devant un distributeur automatique de billets de banques (GAB) une dizaine de personnes faisaient la queue. Parmi ces clients, seulement 4 portaient des masques. Au commissariat du 12 arrondissement, le constat a été alarmant : aucun agent ne portait une bavette.

Au niveau du secrétariat général, des dames commises à l’établissement des certificats de résidence ou de perte devisaient dans un bureau étroit. Aucune d’entre elles n’a daigné porter un masque. Et pourtant, ces policières reçoivent de nombreux visiteurs par jour pour établir les documents susmentionnés et autres. L’administration policière est-elle consciente du péril ?
Au secrétariat général du Parquet du tribunal, les personnes rencontrées ne portaient pas non plus de masque. Mais dans certains services, comme le nôtre (Agence malienne de presse et de publicité) et PMU-Mali, le port du masque est obligatoire et respecté par les agents.

Cette remarque vaut aussi pour cette pharmacie de Missabougou où la distanciation est obligatoire, tout comme le port du masque par les pharmaciens. Il faut espérer que l’exemple de ces trois structures (AMAP, PMU-Mali et la pharmacie de Missabougou) va inspirer nos concitoyens et les aider à lutter contre la pandémie de la Covid-19.

Fatoumata NAPHO

Source: Journal l’Essor- Mali

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