En effet, si la reprise des cours à la fin du «corona congé» a été appréciée par beaucoup d’acteurs de l’école au Mali, enseigner avec le masque est un autre défi.
« Pour nous-mêmes en tant qu’enseignants, le port du masque pendant les cours est un autre défi en plus du respect des autres gestes barrières. En tout cas, ce n’est pas facile, mais puisque c’est un moyen de lutte contre la maladie, nous nous efforçons de le faire», soutient Kanfo Oumar, chargé des cours d’économie dans un lycée public à Bamako.
Pour les élèves, le masque occulte la qualité de la voix de certains enseignants et n’aide pas la compréhension :
« Moi, tant que je ne vois pas les lèvres du maitre en train d’expliquer la leçon, je ne comprends pas bien. Le fait de voir son visage bougé avec le rythme des gestes de ces mains me permet souvent de savoir le sens des mots nouveaux qu’il emploie, mais avec le masque, je n’arrive plus à me concentrer», dira Awa Niambélé, en classe de Terminal.
Quant à Zakaria Touré, bien qu’incontournable dans la lutte contre la propagation du virus, le masque ne facilite pas sa compréhension du cours :
«J’ai l’impression qu’il y a une barrière entre le maitre et moi désormais. Toute chose qui m’empêche de me concentrer sur le cours. Je passe mon temps à fixer le masque qui ne favorise pas à comprendre ce que dit le maître».
Quant aux spécialistes en pédagogie, ils estiment que les outils de travail de l’enseignant comprennent un ensemble de ressources notamment : intellectuelles comme le savoir ; matérielles : telles que le tableau, la craie, le cahier. A ces ressources, il faut ajouter leur voix, leur regard, ainsi que les autres gestes faciales pour aider les apprenants à mieux comprendre les cours.
Andiè Adama DARA
Source: Bamakonews