Le Président directeur général de la Pharmacie populaire du Mali (PPM), Dr Moussa Sanogo, a animé une conférence de presse vendredi dernier sur le nouveau contrat plan qui lie son entreprise pharmaceutique à l’Etat. Ce contrat plan triennal (2017-2019) a été validé le 14 novembre. Mais on rappelle que cette collaboration a pris corps depuis plus de 21 ans. Sur ce document assez important, le patron de la PPM a tenu à donner des précisions utiles à l’opinion mais aussi aux clients.
Selon lui, il est nécessaire de passer au peigne fin ce contrat plan afin que chaque partie sache à quoi s’en tenir. Dr Moussa Sanogo explique que l’on va entamer un nouvel exercice bientôt et que la période est un moment critique d’expression des besoins et de planification des achats de la centrale.
Mais en fait qu’est-ce qu’un contrat plan ? Me Mamadou Samaké, conseiller juridique de la PPM, s’est attelé à expliquer le contenu du document qui engage l’Etat auprès de la Pharmacie populaire.
Il est signé entre l’Etat et la PPM et planifie sur 3 ans la Politique pharmaceutique de notre pays. Au plan juridique, le contrat plan met en rapport des personnes morales à savoir la PPM, avec d’autres structures, à savoir le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et le département en charge des Finances. Un contrat plan, souligne le juriste, est simplement un contrat et un plan.
Quelle en est la portée ? En matière de pharmacie et produits pharmaceutiques, la population court un grand danger, a expliqué le juriste en faisant allusion aux médicaments illicites communé ment appelés « pharmacie par terre ».
Pour protéger la santé de la population contre types de médicaments, il y a la PPM comme structure spécialisée. Il lui est donné le pouvoir d’acheter, commercialiser ou fabriquer, si elle le peut, des produits répondant aux normes requises pour préserver la population contre les risques. « Tant que ce contrat plan est appliqué comme il faut, il n y aura plus de fraude car seule la PPM peut intervenir dans le domaine de l’approvisionnement de nos structures publiques en matière de médicaments et consommables», a pour sa part fait remarquer le PDG avant de s’appesantir sur les innovations du présent contrat plan.
Huitième du genre, le document donne désormais le pouvoir à la PPM de procéder à la collecte et à la validation des besoins, en d’autres termes, de favoriser l’adéquation entre l’offre et la demande. La deuxième nouveauté est relative à la définition du périmètre concerné par les produits prévus dans le contrat plan comme les médicaments essentiels, les réactifs, les consommables médicaux et dispositifs médicaux (toutes choses qui peuvent aider à améliorer l’état de la santé de la population). « Cela est important, car la PPM était jugée à tort d’avoir la prétention de tout faire alors que notre cadre réglementaire ne nous le permettait pas », a indiqué le conférencier. Au delà de ces produits identifiés, l’Etat peut solliciter la PPM pour toutes autres choses de son ressort. Mais il peut arriver, pour une raison ou une autre, que la centrale d’achat des médicaments ne dispose pas de molécules et qu’elle soit amenée à commander. Quel que soit le niveau de planification de la demande, parfois, pour une raison ou une autre, une structure peut être amenée à consommer plus ou moins un produit. A ce niveau, le nouveau contrat propose un dispositif de dépannage pour la structure qui doit en formuler la demande. Cela n’est pas une autorisation à passer un marché mais bien un dépannage, a précisé Moussa Sanogo qui s’est empressé de préciser que l’autorisation de dépannage propose la période et la quantité du produit à commander. Au delà du contrat plan, un certain nombre de mesures d’accompagnements et d’ordre organisationnel ont été prises par la PPM pour que les attentes formulées dans le contrat plan puissent trouver une solution. A cet effet, un service commercial, communication et marketing a été créé en 2016 afin d’être plus proche des clients et prendre en compte leurs aspirations. Un cadre de concertation avec les pharmaciens des structures de santé et un groupe technique d’appui aux activités de la PPM ont également été mis sur pied. La PPM a aussi institué un mécanisme de communication à travers une flotte mobile entre les travailleurs de la PPM et les clients. Poursuivant avec la batterie de mesures déjà prises, le PDG a ajouté que son entreprise travaillait directement aussi avec des associations de malades. A titre d’exemple, sur demande de l’Association de lutte contre l’hépatite, la Pharmacie populaire approvisionne le marché avec un produit contre l’hépatite B qui coûtait plus de 100 000 Fcfa et qui connaissait des ruptures. Une alternative heureuse a été trouvée et le médicament en question est aujourd’hui cédé à 7 500Fcfa.
Mariam A. Traoré
Source: Essor