Devenu l’homme politique le plus médiatique de l’heure, le richissime Seydou Coulibaly, patron de l’entreprise CIRA Mali, est un cas pour les politologues. Rien ne peut permettre de classer l’homme d’affaires qui entend devenir le prochain président de la République du Mali en comptant sur des relations d’affaires au sommet de l’Etat.
L’engagement associatif de Seydou est l’un des plus grands mystères de l’épopée politique qu’il veut écrire. Sorti de nulle part, Seydou Coulibaly force les portes pour se hisser au sommet dans le débat politique. On ne sait absolument rien de l’idéologie de cet homme qui a lancé le 10 avril son mouvement politique Benkan dans la région de Mopti.
On sait tout juste que cela veut dire qu’une poignée de personnalités influentes se sont jointes à sa cause. A part cela, Benkan devient une coquille vide. Pourtant, le mouvement de Seydou pourrait s’apparenter à celui d’un certain Mamary Coulibaly dit Biton, premier roi élu du royaume Bambara de Segou au début du 18è siècle
A la différence du rendez-vous de Mopti, Mamary Coubaly et ses collègues chasseurs avaient une mission politique claire. Ils ont créé un Ton (Association) fondé sur des règles d’obéissance à la patrie, au serment voulaient que tout poste politique soit dévolu par vote. On aurait pu croire que Seydou Coulibaly s’inspirait de son illustre ancêtre en lançant Benkan, mais le rendez-vous avorté de Mopti a mis à nu l’absence d’idéologie du milliardaire.
Jusqu’à preuve du contraire, on ne sait pas quel genre de gouvernance Seydou Coulibaly veut pour le Mali. Dans ce pays foudroyé par la pauvreté, l’absence d’infrastructures de qualité, tout est prioritaire. Mais la corruption et les combines fondées sur le népotisme et le clientélisme doivent être combattues sans ménagement. Benkan de Seydou peut-il vraiment de cela, un changement qui bouleverse les habitudes ?
Malheureusement, ce que l’on retient de Seydou Coulibaly est que l’argent sera le roi de l’élection. D’abord, le candidat en herbe à la présidentielle mettra tout en œuvre pour s’imposer au sein des partis politiques, en s’achetant les faveurs de certains militants influents. Ainsi, l’ADEMA et le RPM, de grands partis en crise sont visés par des hommes dont la mission est de recruter le plus d’adhérents à la cause de Benkan. Ensuite, l’argent fera le reste du boulot lors de l’élection, les électeurs pouvant s’acheter à 2000 FCFA chacun.
Source: 223 Infos