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Polémique autour du recrutement des Maîtres-assistants: l’ire du collectif des docteurs vacataires des universités…

Le résultat du concours récemment organisé pour le recrutement des Maîtres-assistants ne cesse de susciter des polémiques au niveau de l’enseignement supérieur du Mali. Alors que le Collectif des docteurs vacataires des universités, instituts et grandes écoles du Mali dénonçait «les tares», le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Dr. Amadou OUANE, avait plutôt tenu, le 11 octobre dernier, un point de presse pour défendre la position de son département contre les accusations de fraude et de favoritisme.

 

A la suite de ce point de presse, le Collectif a souhaité répondre au secrétaire général du département à travers un communiqué, publié le 16 octobre 2022. Les membres démentent les propos avancés par le responsable et mettent à nu les failles et les violations notées lors de ce concours. Lors du point de presse, le secrétaire général a évoqué les critères de sélection des enseignants-chercheurs par mérite.
Selon le Collectif, Dr. Amadou OUANE, a mis l’accent sur l’expérience dans l’enseignement ; l’expérience dans la recherche ; le nombre de publications dans les revues ayant un comité de lecture. Comme autre critère de ce concours, le secrétaire a cité le nombre de communications physiques du candidat, validées par des attestations de participation ; la maîtrise de l’outil informatique ; les distinctions honorifiques ; la correspondance entre le diplôme du postulant et le poste ouvert.
Le Collectif énonce avoir été surpris de voir que le secrétaire « ait pris la liberté unilatérale d’ajouter de nouveaux critères de recrutement des maîtres-assistants ».
Ce, poursuit-il, tels que le nombre de communications physiques et les distinctions honorifiques qui ne figuraient pas dans le communiqué portant l’ouverture dudit concours. Le Collectif précise que les résultats issus de la fixation de ces nouvelles règles de jeu, contradictoires des critères énumérés par le communiqué n°2022/00000010/Mesrs-SG du 19 mai 2022, ouvrant le recrutement sur titre des maîtres-assistants, « ne reflètent pas l’effectivité ».
Nous vous proposons ici le communiqué publié à ce propos par le collectif en date 16 octobre 2022, signé par son Secrétaire à la Communication Dr POLO ANIDJOU.
Le collectif des docteurs vacataires des universités, instituts et grandes écoles du Mali(CDVUIGEM).
COMMUNQUE N°002/CDVI GEM 2022
Droit de réponse relatif au point de presse du Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur cl de la Recherche Scientifique
Le Collectif des docteurs vacataires des Universités, Instituts et grandes Écoles du Mali prend acte du point de presse animé le mardi 11 octobre 2022, par le Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Dr Amadou OUANE.
Le collectif félicite le ministre de tutelle qui n’a ménagé aucun effort pour l’ouverture du recrutement sur titre des Maître-assistant», après plusieurs années d’attente.
Lors de ladite conférence, le Secrétaire général a évoqué plus ou moins les critères de sélection des enseignants-chercheurs par mérite, à savoir :
1- L’expérience dans l’enseignement ;
2- L’expérience dans la recherche :
3- Le nombre de publications dans les revues ayant un comité de lecture ;
4- Le nombre de communications physiques validées par des attestations de participation ;
5- La maîtrise de l’outil informatique ;
6- Les distinctions honorifiques ;
7- La correspondance entre le diplôme du postulant et le poste ouvert.
Le collectif a été étonné de voir que le Secrétaire général ait pris la liberté unilatérale d’ajouter de nouveaux critères de recrutement des Maîtres-assistants tels que : le nombre de communications physiques validées par des attestations et les distinctions honorifiques qui ne figuraient pas dans le communique n° 2022 /00000010/ MESRS-SG du 19 mai 2022. Ouvrant le recrutement sur titre des Maîtres-assistants. Aussi, les nouveaux critères évoqués par le Secrétaire général lors de son point de presse ne figurent nulle part dans l’Arrêté n°2013-3116/MESRS-SG du 31 juillet 2013 fixant les conditions de recrutement dans l’enseignement supérieur.
Par ailleurs, ni la constitution du comité de sélection, ni son rapport de dépouillement n’étant jamais rendu public, le collectif souhaiterait savoir davantage sur la constitution du comité chargé de sélectionner les candidats et son rapport.
Le collectif précise que les résultats issus de la fixation de ces nouvelles règles de jeu contraires aux critères énumérés par le communique n°2022 /00000010/ MESRS-SG du 19 mai 2022, ouvrant le recrutement sur titre des Maîtres-assistants, ne reflètent pas réflectivité.
Le collectif pose les questions suivantes :
– Pourquoi la liste des candidats aux postes de Maître-Assistant (retenue ou rejetée) n’a été publiée comme pour le candidat au postes d’assistants.
– pourquoi le nombre total de candidats inscrits aux postes de Maître-Assistant est 172 à la proclamation des résultats alors que le Secrétaire général, dans son point de presse, a affirmé que 316 dossiers ont été déposés jugés recevables par le Conseil Pédagogique» et Scientifique de Institution d’Enseignement Supérieur et de la Recherche (IERS) ?
– où sont passés les 144 autres dossiers revus ?
– pourquoi à l’Université des Sciences Juridiques et Politique de Bamako (USJPB), les admis sont les seuls assistants directs du Recteur et/ou des Doyens ?

– pourquoi à l’Université des Sciences Sociales et de gestion de Bamako (USSGB), les admis sont les fils du Recteur, le frère de sang d’un Chef de DER, le frère de sang du Coordinateur d’un Master ?

– pourquoi à l’Institut Polytechnique Rural de formation et de recherche Appliquée (IPR- IFRA), les admis sont : le fils du Directeur général et l’employé de son bureau d’études ?
Cette coïncidence miraculeuse soulève beaucoup de suspicion de népotisme et de favoritisme.
Monsieur le Secrétaire général, nos investigations démontrent qu’il y a eu d’abord un premier comité qui a travaillé sur les dossiers des candidats et a fait un classement par ordre de mérite, qu’ensuite un deuxième comité a tripatouillé les travaux du premier.
En effet, dans les spécialités comme : en économie, sciences de gestion, aquaculture et reproduction, technologie agroalimentaire et biologie, où il y a eu plus de vingt (20) candidats, les résultats mentionnent : 1 poste, 1 inscrit, 1 admis.
La question qui se pose est de savoir où sont passés les dossiers des autres candidats.
Pourtant, à notre connaissance il n’y a pas eu en amont ta publication d’une liste de rejet, ni d’une liste des candidatures retenues.
Un (1) poste en agroéconomie était ouvert au compte du CNRST, mais il y a eu deux (2) admis.
Le constat est très amer, monsieur le Secrétaire général, car un titulaire de deux (2) doctorats avec six (6) publications dont un (1) livre a été exclu au profit d’un non-spécialiste du domaine pour un poste ouvert au CNRST. Le non-spécialiste admis avait moins de productions et d’expériences scientifiques.
Un (1) autre poste ouvert en agroéconomie au compte de l’Université de Ségou a totalement disparu à la proclamation des résultats.

Le collectif des docteurs vacataires des universités, instituts et grandes écoles du Mali
De même, dans le domaine des sciences et techniques agricole», spécialité : biochimie et chimie, le candidate admise à soutenu sa thèse de doctorat il y a à peine cinq (5| mois. Elle n’a pas d’expérience dans l’enseignement supérieur, mais, en lieu et place, des parents qui travaillent à l’Institut d’Économie Rurale (IER)
Par ailleurs, dans les spécialités telles que l’épistémologie, l’électronique numérique, les candidats admis sont nés le 01/01/1977. Ils avaient tous dépassé la limite d’âge fixée à 45 ans à la date du recrutement, le 06 octobre 2022. Ceci constitue une violation flagrante du Communiqué n°2022-00000010/MERS-SG du 19 mai 2022.
Le collectif déplore que l’enseignement supérieur, considéré comme la crème de l’intelligentsia et le moteur du développement, soit devenu, depuis quelques années, un secteur où des groupuscules composés d’administrateurs universitaires, corrompus et affairistes prennent en otage l’avenir de toute la nation.
Monsieur le Secrétaire Général, la Fontaine nous rappelle, nous citons, « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir >»
En précisant que le travail personnel du fameux comité de sélection des candidats est obscur et douteux, le collectif rassure le ministère de tutelle sur le fait que tous les docteurs vacataires des Universités, Instituts et grandes Écoles du Mali se connaissent en termes de mérite et capacité
Enfin, Monsieur le Secrétaire général, le collectif déplore qu’après cinq (5) ans sans recrutement dans l’enseignement supérieur et au moment où les plus hautes autorités de la transition déploient de gros efforts pour refonder le pas, les pratiques insensées et malsaines dénoncées par le peuple Malien dans un passé récent soient toujours d’actualité.
C’est pourquoi, le collectif sollicite auprès du ministre de tutelle l’annulation pure et simple de ces résultats, l’engagement d’enquêteurs indépendants au sein des facultés, instituts et grandes écoles du Mali pour éclairer les zones d’ombre, l’application de sanctions à l’égard des responsables administratifs fraudeurs et ce serait justice.
Au regard de tout ce qui précède, le collectif en appelle aux autorités compétentes de prendre les mesures urgentes qui s’imposent pour assurer un enseignement supérieur de qualité.
Fait A Bamako le 16 octobre 2022
P/Le Collectif le Secrétaire à la Communication
Dr POLO Anidjou

Source : Info-Matin

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