Les paysans n’ont pas bénéficié à temps les intrants agricoles dans plusieurs localités du pays pendant la campagne agricole 2021-2022. Cette situation s’expliquerait par la mauvaise gestion de ces intrants par des proches des autorités de la Transition. Toute chose qui prouve à suffisance que la corruption reste un phénomène inquiétant dans notre pays, malgré le fait que les Maliens réclament l’avènement du Mali Kura qui est toujours un mirage. Cependant, le Front populaire contre la vie chère, dans un communiqué signé par sa présidente Mariam KONE, en date du 19 octobre 2022, dénonce et appelle le Président de la Transition, Assimi GOITA, l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités afin de punir les coupables. Lisez le Communiqué !
C’est avec une très grande amertume que le Front populaire contre la vie chère a constaté que les agriculteurs maliens n’ont pas bénéficié de la subvention publique sur les intrants agricoles dans plusieurs localités du Pays pour la campagne agricole 2021-2022, cela malgré la promesse tenue par le Chef de l’Etat, Assimi GOITA, à l’occasion du Conseil supérieur de l’Agriculture.
Au terme des opérations, il ressort que la quantité globale d’intrants mise à la disposition des paysans lors de la campagne agricole était insignifiante. En outre, le prix de cession du sac de 50 kilogrammes d’engrais chimiques variait entre 35 000 FCFA, voire 45 000 000 FCFA le sac de 50 kilos, soit trois fois supérieure au prix de cession du sac d’intrants par rapport à l’année précédente.
Au même moment, les plus hautes autorités nationales avaient annoncé publiquement que la campagne agricole 2021-2022, serait financé à haute de 456 milliards FCFA. En effet, il y a lieu de rappeler que lors du Conseil supérieur de l’agriculture (CSA) tenue le 12 avril 2022, à Koulouba, le Président de la Transition, Son Excellence Assimi HOITA a clairement indiqué que pour assurer le financement de la campagne agricole, l’Etat fournira 176,2 milliards, les exploitants agricoles 203 milliards et les partenaires financiers 76,4 milliards.
Ainsi, sur la base de ce plan de financement environ 54,9 milliards étaient destinés à la subvention des intrants de la production cotonnière afin de permettre au Mali de maintenir son rang de premier producteur de coton d’Afrique subsaharienne obtenu en 2021 avec une production de 760 000 tonnes de coton graine.
La filière céréales devra bénéficier de 15,6 milliards car il était prévu cette année une production de 10,5 millions de tonnes de céréales.
A cet effet, le Chef de l’EtatAssimi GOITA avait instruit au gouvernement de mettre en œuvre les pertinentes recommandations du Conseil supérieur de l’agriculture (CSA) afin de permettre au secteur agricole de jouer le rôle qui lui revient dans le processus du développement économique, politique et social.
Selon les indications du Président de la transition, les principales recommandations sont, entre autres :
de doter le secteur du développement rural d’une Loi de programmation des investissements dans le secteur agricole,
de poursuivre le programme de pluies provoquées en début et fin de l’hivernage,
de mettre en place un programme spécial de promotion de certaines productions céréalières et maraîchères de très grande consommation et
d’accroître l’utilisation des intrants locaux ».
Face aux multiples incertitudes apparues sur le financement de la campagne agricole, le Front populaire contre la vie chère attire l’attention des plus hautes autorités que l’insuffisance des financements des intrants agricoles risque d’entrainer à terme une hausse des prix des produits de première nécessité.
A cet effet, le Front populaire contre la vie chère dénonce avec véhémence, la négligence des autorités nationales face aux besoins de nos braves cultivateurs. Parce que, la bonne campagne agricole est liée aujourd’hui aux instants agricoles.
Ainsi, compte tenu de tout ce qui précède, il y a lieu de signaler que les paysans s’attendent à une mauvaise campagne agricole cette année 2022, à cause non seulement de l’insuffisance de la quantité mais également de la cherté des prix de ces instants agricoles.
Les impacts de cette très mauvaise gestion de l’intrant agricole sur la rentabilité de la production agricole sont notamment : la non- productivité des champs de coton; la non- productivité des champs de céréale comme le mil, le maïs, le sorgho, le mil et le petit mil…Cette insuffisance des instants agricoles qui a freiné la bonne campagne agricole 2021-2022 est le fruit de la gestion calamiteuse des autorités de la Transition de notre pays.
Ainsi, le Front populaire contre la vie chère s’inquiète d’une forte menace de famine dans les localités du Pays, puisque les récoltes s’annoncent inévitablement mauvais.
Par ailleurs, le Front populaire contre la vie chère estime que l’insuffisance des intrants agricoles prouve à suffisance que la grande corruption demeure un phénomène inquiétant dans notre pays, malgré le fait que la majorité des Maliens attend un renouveau du Mali (Mali kura).
Ainsi, la volonté des autorités de la Transition à lutter effacement contre cette mauvaise gestion destructrice observée lors de cette campagne agricole sera le gage de la rentabilité de la production agricole 2021-2022.
Pour ce faire, le Front populaire contre la vie chère exige aux autorités de la Transition, l’ouverture d’une enquête sur « l’Affaire des intrants de la campagne agricole 2021-2022 », afin de punir les auteurs.
Aussi, le Front populaire contre la vie chère propose aux autorités nationales de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que les prix des denrées alimentaires ne soient pas à la hausse.
Enfin, le Front populaire contre la vie chère félicite les Maliens avant de les appeler à l’union afin de combattre la cherté de la vie dans notre pays.
Bamako, le 19 octobre 2022
Présidente du Front, Mariam KONE
Source : Info-Matin