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Point de presse de la MINUSMA du 18 avril 2019

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous, chers confrères journalistes, chers auditrices et auditeurs de la radio de la Paix, MIKADO FM, merci de nous être fidèles.
Et bienvenue à notre premier point de presse au nouveau quartier général de la MINUSMA sur la route de l’aéroport à Bamako.

Je souhaiterais commencer ce point de presse par la déclaration du président du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le Conseil de sécurité a publié le 3 avril une déclaration de son Président dans laquelle le Conseil prend bonne note de certains progrès accomplis dans l’exécution de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali mais regrette vivement que plusieurs dispositions de l’Accord évoquées au paragraphe 4 de la résolution 2423 (2018) n’aient pas encore été pleinement appliquées, voire amorcées, malgré ses appels répétés dans ce sens, ces derniers mois. Le Conseil note que les délais prolongés sur le plan de l’application concourent à un vide politique et sécuritaire qui met en péril la sûreté et la sécurité du Mali, ainsi que la viabilité de l’Accord et souligne qu’il incombe au premier chef à toutes les parties à l’Accord de faire des progrès constants pour ce qui est de son exécution.

Le Conseil encourage l’adoption par les parties maliennes d’une feuille de route révisée avec un calendrier clair, réaliste et contraignant, portant sur un nombre restreint de priorités, y compris l’aboutissement de la réforme constitutionnelle à l’issue d’un processus de collaboration et de participation, l’adoption d’un plan global en vue d’un redéploiement effectif des Forces de défense et de sécurité maliennes réformées et reconstituées vers le nord du Mali, ainsi que la création de la zone de développement des régions du nord.

Le Conseil de sécurité insiste sur l’achèvement rapide de la réforme constitutionnelle à l’issue d’un processus inclusif de collaboration, avec la participation sans réserve et l’assentiment du Gouvernement, des parties armées signataires, de l’opposition politique et de la société civile. Il lance un appel à l’intégration dans les Forces de défense et de sécurité maliennes des combattants qui prennent part au processus accéléré de désarmement, de démobilisation et de réintégration et qui répondent aux critère s établis, ainsi qu’à l’adoption d’un projet de législation relatif à la mise en place de la zone de développement des régions du nord, avant la fin du mandat en cours de la MINUSMA. Il rappelle qu’il importe de progresser rapidement en vue d’une participation égale et effective des femmes, comme énoncé dans la résolution 2423 (2018).

Sur la situation dans la région Centre, le Conseil exprime sa préoccupation croissante à l’égard de l’état de la sécurité dans le centre du Mali. Il condamne fermement les attaques persistantes, y compris les attentats terroristes, contre les civils, les représentants des institutions locales, régionales ou étatiques, ainsi que les forces de sécurité nationales, internationales et des Nations Unies. Il condamne également la propagation récente des violences intercommunautaires, y compris l’odieux attentat d’Ogossogou le 23 mars 2019, qui a fait plus de 160 morts. Il exhorte les autorités maliennes à amener ceux qui commettent ces crimes, y compris les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits et les violations du droit international humanitaire, à répondre de leurs actes, et à traduire ces personnes en justice sans délai. Il engage les autorités maliennes à continuer de s’employer à mettre en œuvre un plan global visant à rétablir la présence de l’État dans le centre du Mali et de renforcer son action pour réinstituer des relations pacifiques entre les populations.

Il prie instamment le Secrétaire général, dans le cadre de ses rapports périodiques sur la MINUSMA, d’intégrer des recommandations dans son prochain rapport trimestriel sur les façons dont la MINUSMA pourrait renforcer ces efforts. Il encourage la MINUSMA à continuer d’appuyer le rétablissement de l’autorité de l’État dans le centre du Mali, d’user de ses bons offices et d’exécuter sa mission de réconciliation et de protection des civils, conformément aux dispositions applicables de la résolution 2423 (2018). Il demande aux autorités maliennes d’établir une étroite coordination avec la MINUSMA au sujet des mesures à prendre en vue du rétablissement de la présence de l’État dans le centre du Mali

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif à son retour de New York, s’est exprimé sur les antennes de Radio Mikado, sur cette importante réunion du Conseil de sécurité qu’il a qualifié d’évaluation à mi-parcours, puisqu’au mois de juin, il y aura un débat sur la révision du mandat de la MINUSMA.

M. Annadif a tenu à mieux édifier les Maliennes et les Maliens sur les conclusions de la réunion du Conseil de sécurité tout en mettant l’accent sur la déclaration faite par le Président du Conseil de sécurité. Il a également apporté des précisions sur les actions mises en œuvre dans la région Centre du pays par la Mission.

Sur les tensions à Goundam

Le 11 avril dernier, l’attaque d’un véhicule de transports en commun ayant causé la mort du chauffeur, a provoqué des tensions dans la localité de Goundam dans la région de Tombouctou. Suite aux violentes manifestations engendrées par l’attaque, et en appui aux Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSMs) envoyées sur place, la MINUSMA a déployé des moyens aériens notamment un hélicoptère de surveillance pour dissuader les auteurs de l’attaque et empêcher l’escalade de la violence. Des renforts policiers de la MINUSMA ont mené des patrouilles sur place pour la protection des civils et de leurs biens conformément à notre Mandat. Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA Mahamat Saleh Annadif a condamné cette attaque et réitéré la disponibilité de la MINUSMA à apporter son soutien aux autorités maliennes et appelé au calme.

DDR

La MINUSMA reste prête à fournir l’appui nécessaires au processus accéléré du DDR initialement prévu du 16 au 30 avril.

A ce stade, la MINUSMA prépare en collaboration avec les différentes parties concernées, la phase de rattrapage du processus accéléré du DDR qui cible plus de 400 combattants de Gao et de Tombouctou qui n’avaient pas été pris en compte dans la première phase.

Le 15 mars, le matériel médical (la radiographie) a été fourni par le Gouvernement et remis à Kidal par la MINUSMA. Suite à cela, les 400 combattants du MOC initialement considérés comme médicalement inaptes, seront réexaminés.

Le Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali est maintenant disponible pour appuyer la formation des 2440 combattants du MOC (soit 1840 de la plate-forme et de la CMA et 600 FAMa) durant trois mois, une fois la phase de rattrapage achevée.

FORCE

-La Force de la MINUSMA a poursuivi durant les dernières semaines, ses opérations de sécurisation, de contrôle de zone, d’escortes de convois, de sensibilisation de la population, d’assistance sécuritaire au Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) ainsi que des patrouilles de reconnaissance et de dissuasion (terrestres et aériennes), dans nos différents secteurs. Une vingtaine d’opérations (permanentes et temporaires) sont actuellement en cours en particulier dans la région Centre. Des bases temporaires opérationnelles ont été établies dans les cercles de Bankass et Bandiagara.

Au regard de l’évolution de la situation sécuritaire au Centre du pays, un accent particulier a été mis sur la conduite des opérations dans les localités de cette partie du territoire. A cet effet, la Force appuie, dans le cadre d’une mission intégrée, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix en soutenant le processus politique et les piliers civils de la MINUSMA tout en renforçant les Forces de défense et de sécurité dans l’exercice de leur mission de sécurisation et de formation.

En résumé, il faut retenir que pendant la période du 2 au 15 avril, la Force a effectué 2022 patrouilles, tenu 524 Check-points et mené 107 escortes dans tout le pays à travers ses zones de déploiement.

UNPOL

La Police de la MINUSMA poursuit ses activités et ses patrouilles de sécurisation.

Le 27 mars dernier, une séance de travail a eu lieu entre le Commissaire adjoint de la Police de la MINUSMA et le procureur spécial du pole judiciaire, sur l’appui de la MINUSMA pour les investigations relatives à la récente attaque contre le village d’Ogossagou dans le cercle de Bankass. Les discussions ont porté sur la répartition des tâches et les besoins de chaque unité concernée.

Le 15 avril 2019, une équipe d’UNPOL du bureau régional de Mopti basée à Sévaré a effectué des patrouilles motorisée et pédestre de sécurisation dans la ville, à travers ses principales artères et dans les quartiers. Durant les patrouilles, l’équipe a recueilli des informations relatives à la situation sécuritaire et a sensibilisé les personnes rencontrées sur la cohabitation pacifique et la collaboration avec les Forces de sécurité. Aucun incident n’a été rapporté.

D’autres patrouilles (motorisée et pédestre) de sécurisation et de mise en confiance ont été menées par une équipe composée d’UNPOL et de la Garde Nationale à Ménaka et dans ses périphéries. Au cours de cette mission, l’équipe de patrouille a invité les populations à participer au maintien de la sécurité et de la paix par leurs apports en renseignement pour permettre de démasquer les foyers de terroristes qui créent la terreur dans le nord du Mali et d’interpeller le groupe de cambrioleurs qui sévit dans la ville de Ménaka.

La Police de la MINUSMA poursuit ses séances de formations à l’endroit des Forces de sécurité malienne.

A Bamako :

-Depuis le 8 avril, 15 policiers dont 6 femmes participent à la formation sur « la détection des documents falsifiés et reconnaissance faciale » à Bamako.

-14 sous-officiers de police dont 9 femmes bénéficient depuis le 15 avril d’une formation de 5 jour sure « les tactiques et les techniques de police. »

-Toujours à Bamako, « la formation des formateurs » (JICA) se tient du 15 au 26 avril 2019 au profit de 11 Policiers. Aux mêmes dates se déroule la formation de 10 officiers de police dont une femme, sur « la lutte contre le terrorisme. »

-A Tombouctou, la formation sur « la pédagogie » se déroule du 15 au 19 avril 2019 à l’intention de 12 agents de la Protection Civile.

-Enfin à GAO : 15 agents des Forces de Sécurité du Mali (5 policiers, 5 gendarmes et 5 gardes) suivent une formation du 15 au 19 avril sur le thème, «la Police de proximité et Accueil et orientation au poste de police ».

-De juillet 2018 à cette date, la Police de la MINUSMA a formé 5948 agents des Forces de sécurité maliennes. Et en termes d’activités opérationnelles, la Police des Nations Unies a mené 790 patrouilles, escortes et missions à Bamako et dans les régions de Gao, Mopti, Tombouctou er Kidal pendant les deux dernières semaines.

DIVISION DES AFFAIRES CIVILES

Les 03 et 04 avril, la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA a parrainé une session de dialogue intracommunautaire dans les villages Agouni, situés dans la commune de Salam, cercle de Taoudenit dans la région du même nom. Le projet a été mis en œuvre par la Cellule d’appui aux initiatives de développement au Mali (CAID) et a réuni 47 participants, dont neuf femmes et sept jeunes, représentant les tribus Oula Idiss, Oulad Oumaran, Skakna, Eletachane, Ratane et Nouwaji qui vivent dans les deux groupements, ainsi que des représentants de l’équipe régionale d’appui à la réconciliation (ERAR) de Taoudenit. Le dialogue visait à apaiser les tensions entre ces tribus par rapport à l’emplacement choisi pour le forage d’un puits dans la localité de L’Imbeydiya. Les participants se sont engagés à améliorer la communication entre les fractions et à sensibiliser les habitants d’Agouni sur les résultats de ce dialogue de deux jours, qui a abouti à la nomination d’un comité de gestion de l’eau composé de trois membres (dont le chef du village, son conseiller et l’imam local).

La DAC a également parrainé un dialogue intercommunautaire dans la commune de Dangol-Bore, située dans le cercle de Douentza dans la région de Mopti, mis en œuvre par l’ONG Initiative malienne d’appui au développement local (IMADEL). La séance de dialogue a réuni 34 participants, dont 4 femmes, représentant les communautés bambara et peul. Les participants ont donné leur accord pour la création de couloirs pour le passage du bétail, ainsi que pour la traduction de la Charte pastorale et des lois foncières dans les langues locales.

La DAC a soutenu la mise en œuvre de plusieurs autres dialogues intercommunautaires dans la commune de Madiama, cercle de Djenné (région de Mopti), dans le cercle de Tessalit dans la région de Kidal, dans la région de Gao, etc.

Je voudrais terminer par le lancement le 2 avril, du projet de “Renforcement de la gouvernance sécuritaire au Nord et au Centre du Mali “, pour le village de Molodo, (commune de Kalasiguida, cercle de Niono) et pour le village de Kolongo (commune de Kolongotomo, cercle de Macina). Les 44 participants (dont 14 femmes) se sont concentrés sur l’analyse des conflits et la sensibilité au genre, dans le cadre de la restauration de la confiance et de la collaboration entre les communautés locales et les Forces de défense et de sécurité maliennes (MDSF). Les représentants des communautés ont profité de cette formation pour analyser le contexte local de sécurité et les conflits qui en découlent actuellement. Ce projet a été financé par la Suède d’un montant de 212 114 dollars (USD) à travers le Fonds fiduciaire de la MINUSMA.

Questions/Réponses

Christelle PIRE, Medi1

Vous avez évoqué l’enquête que mène la Division des Droits de l’homme de la MINUSMA sur le massacre d’Ogossagou, est ce que vous avez déjà quelques éléments sur l’enquête ?

Myriam Dessables : Nous n’avons pas encore les éléments de l’enquête, je pense que ce sera pour bientôt !

Christelle Pire :

Monsieur Annadif a récemment dit que la MINUSMA allait s’allier avec les Forces de sécurité maliennes dans le Centre pour être davantage une force d’interposition dans les violences intercommunautaires, est-ce que vous savez à quoi ça va ressembler sur le terrain ? Est-ce que concrètement ça va le faire ? Et deuxième question, pourquoi cette décision n’a pas été prise plus tôt au vu des chiffres assez affolant que publient les Nations Unies sur le nombre de civils tués dans le centre ?

Myriam Dessables :

Je dois d’abord rectifier ce que vous dites. Ce n’est pas une force d’interposition, nous n’avons pas de mandat d’interposition. Il s’agit effectivement de l’organisation du concept d’opérations au niveau du centre avec les Forces de sécurité maliennes. C’est un concept d’opération qui est en cours d’élaboration depuis déjà un moment, ce n’est pas récent. Il se trouve qu’il devient opérationnel alors qu’effectivement des évènements tragiques ont frappé la région. Ce concept d’opérations couvre un partage de zones avec différents types de présence sur Bankass, Koro, Bandiagara et jusqu’à la frontière du Niger.

Daouda Yare, radio la voix des jeunes :

Par rapport à la crise que vit le Mali en ce moment, principalement à Bamako, que fait la MINUSMA pour atténuer la situation ?

Myriam Dessables :

La MINUSMA continue à offrir ses bons offices dans le cadre de la mise en œuvre de son mandat.

Abdoulaye Ouattara, Info Matin :

Je reviens sur la question de mon confrère sur la situation politique. Nous savons que dans la société malienne, ce sont les religieux qui sont le plus mobilisés, qui ont un certain point de désaccords avec le régime, est- ce que la MINUSMA a déjà rencontré par exemple le chef religieux Mohamoud Dicko ?

Myriam Dessables :

La MINUSMA entretient des contacts avec les différents acteurs de la vie politique malienne y compris le Représentant spécial du Secrétaire général de manière constante.

Bureau de la Communication Stratégique et de l’Information Publique de la MINUSMA

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