Comme préalablement annoncé, nous vous livrons la suite de nos réflexions sur le PMU-Mali, une entreprise malienne pas comme les autres et ayant désormais à sa tête un nouveau PDG. Nous parlerons ici, du premier produit de cette société que constitue le parieur. Cette «matière première» reste, hélas, la toute première victime du système.
Nombre de ces parieurs n’étant pas instruits dans la langue de Molière, s’avèrent en effet les véritables victimes des tickets sans carbone, ou «ticket omis» ou encore des tickets communément appelés «balle perdues». Le cas du Parieur privé de ses 10 millions l’atteste. Son ticket gagnant a été déclaré «balle perdue». Il s’agit, en fait d’une combine des revendeurs ou du moins, de certains d’entre eux, consistant à vendre des tickets dûment remplis mais dont les souches ne parviendront jamais aux services du PMU, donc impossibles à vérifier et à payer par conséquent. Bien, entendu, la faute n’incombe pas au parieur mais à ce règlement en vigueur.
Le décret N°94-273 /P.RM Fixant le Règlement du Pari Mutuel Urbain dit ceci en sont Article 4 :«l’engagement d’un pari au PMU (Pari mutuel Urbain) implique l’adhésion sans limitation ni réserve à toutes les dispositions du présent règlement ainsi qu’aux directives et décisions prévues à l’article (64) du présent règlement». Et toujours selon les mêmes dispositions, «le règlement et les directives et décisions visées à l’alinéa précédent peuvent être consultés au niveau de chaque point de vente ou être obtenus au siège du PMU Mali.)…
En clair, le parieur est censé accepté toutes les conditions et règles édictées dont il aurait pris connaissance au niveau des points de vente.
Mais faites plutôt un tour dans les points de vente en question pour vous rendre compte de la réalité des faits. Nulle part, le parieur n’a accès à ce précieux document. Tout se passe comme s’il était délibérément maintenu dans l’ignorance totale des règles de son propre jeu.
Aussi, la même disposition (le décret N°94-273 /P.RM) articule ceci : «dans le cas où, pour quelque raison que ce soit, les volets du ticket ne parviendraient pas aux services centralisateurs du Pari Mutuel Urbain ou viendraient à disparaître…, [ce cas] ne pourra donner lieu à paiement».
Par ailleurs, il est d’usage qu’en cas d’impossibilité d’indentification de la combinaison jouée par le parieur ou de mauvaise écriture du revendeur ou encore de cas d’omission suite à un pari gagnant, le joueur ne peut être payé par les services du grand PMU Mali.
Et sur le ticket mal imprimé et mal carboné, il est écrit ceci dans une écriture impossible à lire même avec des télescopes géants des astronomes de la Nasa: «Le parieur est seul responsable de toute erreur dans l’établissement de son ticket, dont l’acceptation par lui garantira l’exactitude».
En somme, l’on s’interroge à raison sur le bien fondé de ces règlements. Et pour cause. Il est demandé au joueur, d’être à la fois responsable de l’établissement ainsi que de la conception de son ticket, et responsable de son acheminement afin d’être dûment payé. En clair, le PMU n’est nulle part responsable. Seul le parieur est censé tout faire alors que tout semble entrepris pour l’empêcher de jouir de ses droits. Tenez par exemple: outre l’absence des textes réglementaires au niveau des points de vente conformément à l’esprit du décret N°94-273 /P.RM, les règles édictées sur le ticket sont minuscules, par conséquent illisibles et dont la lecture et la compréhension prendraient beaucoup plus de temps et d’énergie que la recherche des combinaisons par le parieur.
En définitive, il faut changer les règles du jeu afin de redonner confiance aux joueurs. Toute chose qui contribuera à augmenter la qualité et le nombre des parieurs ainsi que des mises. Car après tout, l’on mise pour gagner, jamais pour perdre. Et la confiance aidant, on mise gros. C’est aussi simple que cela !
A suivre….
Issiaka COULIBALY
SOURCE La Sentinelle
