Le mois de carême est considéré au Mali comme celui durant lequel il faut être musulman même si durant le reste de l’année, on se détourne de cette religion. Il faudrait remarquer que la plupart des gens qui jeûnent durant ce mois le font par contraintes familiales et non pas par volonté. Ils ne jeûnent pas par amour de la religion, mais par peur.
Le jeûne est une obligation pour tous les musulmans. Durant ce mois, tous les musulmans doivent passer toute la journée sans manger ni boire, de l’aube au coucher du soleil. La religion est une affaire de foi. Celle-ci ne peut pas venir d’une quelconque contrainte. Or, durant ce seul mois, nous avons l’impression qu’on veut imposer la foi en forçant des récalcitrants de toute l’année à jeûner à tout prix ou plutôt à être musulman durant ce seul mois.
Tous les musulmans en âge de jeûner et qui ne souffrent d’aucune maladie sont forcés à jeûner bon gré mal gré. Durant ce mois, rares sont les familles dans lesquelles le repas est préparé durant la journée. Les enfants, les malades, les récalcitrants souffrent naturellement Pour fuir cette souffrance, beaucoup se voient dans l’obligation de manger avec les autres à l’aube. Tout le monde les croit à jeun, alors qu’en réalité, ils passent la journée à se gaver le ventre, à prendre le thé au ‘’grin’’, à fumer de la cigarette, la Chicha est consommée. Le soir, ils reviennent à la maison pour rompre leur soi-disant jeûn. Les « jeûneurs » sont nombreux, mais les musulmans sont rares. Beaucoup ne jeûnent pas par conviction, mais par contrainte.
Il faut montrer la voie de l’islam aux enfants, s’il le faut, il faut les y contraindre. Mais la période des contraintes a des limites dans le temps. L’islam est une tradition. Il doit être inculqué dans le vécu quotidien des enfants depuis le bas âge. Mais une fois grands , il serait difficile de leur apprendre quoi que ce soit, car ils ont atteint l’âge de la raison, de la responsabilité. Toute contrainte s’avère à cette période inutile.
Les musulmans doivent jeûner par conviction, avec une foi inébranlable en Dieu et non pas par peur ou contrainte d’autrui. On a l’impression que la foi du Malien l’abandonne de plus en plus jusqu’à ce que les pays voisins qui prenaient le Mali pour modèle en matière de religion l’ont abandonné. Embrassons nos religions, c’est la meilleure voie du salut ! Montrons aux enfants la voie depuis le bas âge et non pas à l’âge adulte !
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays