Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger (CMFPR, MAA, Gatia)
Communiqué de presse
L’objectif principal de cette conférence de presse est d’informer l’opinion nationale et internationale de la volonté de réorganisation de la Plateforme fidèle à ses idéaux fondateurs. Ce retour aux sources vise essentiellement à endiguer les conséquences déstabilisatrices des agissements déviationnistes de certaines personnes parmi lesquelles Monsieur Harouna Toureh.
Nous allons rappeler ensuite la vision de la Plateforme sur certaines questions relatives au processus de paix, notamment à la situation sécuritaire dans le pays.
Nous évoquerons également d’autres questions en rapport avec la gestion de la CMFPR, voire de la Plateforme dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger.
Il nous semble important de faire un bref rappel du contexte de création de la CMFPR et des dissensions au sein du MAA de la Plateforme.
La CMFPR est créée en juin 2013, en marge des négociations qui ont abouti à la signature de l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Elle était à sa création une coordination de 12 mouvements pour lesquels Monsieur Harouna Toureh était alors désigné porte-parole dans le cadre restreint de l’Accord de Ouagadougou. De porte-parole de circonstance, il s’est autoproclamé président de la CMFPR, ce qui a eu pour conséquence la scission de la CMFPR en plusieurs autres mouvements dissidents.
Les méthodes de gestion propres à Harouna, autrement dit le copinage, les nominations de personnes externes à la CMFPR, les révocations arbitraires, la substitution et la falsification des listes consensuelles, le cumul de fonctions, les trafics de places, des grades tant au niveau des combattants désignés pour l’intégration que pour les membres retenus dans les différentes structures de mise en oeuvre de l’Accord, ont terni l’image de marque aussi bien de la CMFPR que de la Plateforme.
Aussi, conscients du danger que représente le changement d’agenda qui vient s’ajouter à tout ce qui précède, nous présidents des mouvements qui constituent la CMFPR, déclarons solennellement, publiquement et officiellement et après en avoir informé par écrit le chef de file de la Médiation internationale, toutes les autorités du Mali, l’opinion nationale et internationale que Monsieur Toureh ne nous représente plus et par conséquent ne peut plus jamais porter notre parole ou nous représenter.
Nous appelons vivement toutes les parties impliquées dans la mise en oeuvre de l’Accord à prendre acte de cela.
Quant au MAA, des manipulations et des machinations en son sein visant à utiliser son secrétaire général fragilisé par l’âge à des desseins inavoués ont failli distraire les acteurs du processus et prendre en otage le DDR accéléré.
Cette situation qui a conduit la Plateforme à suspendre sa participation par un communiqué en date du 16 avril 2019 tant au processus du DDR accéléré qu’au cadre de concertations de la partie malienne a fort heureusement trouvé aujourd’hui un dénouement.
La Plateforme saisit l’occasion pour informer l’opinion nationale et internationale de la levée de cette décision de suspension.
Déclaration
La CMFPR, le MAA et le Gatia, conscients de la nécessité de réorganiser leurs relations dans un cadre assaini de la Plateforme, s’engagent à œuvrer pour préserver la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger dont l’application correcte demeure pour chacune des formations une priorité.
Ils s’engagent à soutenir avec sincérité le Dialogue politique inclusif enclenché en vue de parvenir aux reformes politico-institutionnelles prévues dans l’Accord et accompagner toute autre initiative en faveur de la paix et de la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger.
La CMFPR, le Gatia et le MAA dans le cadre de la réorganisation de la Plateforme, restent ouverts à tous les mouvements partageant leurs objectifs et leurs idéaux.
La CMFPR, le Gatia et le MAA s’engagent fermement dans le processus du DDR en vue d’aboutir à la sécurisation des personnes et des biens par la mise en place d’une armée reconstituée, républicaine, qui sera redéployée sur toute l’étendue du territoire.
La CMFPR, le MAA et le Gatia demeurent convaincus de la nécessité de l’opérationnalisation des zones de développement spécifiques récemment créés au nord.
La CMFPR, le MAA et le Gatia informent la communauté nationale et internationale de ce qui suit. Considérant:
La déclaration du 13 février 2019 ;
La lettre du 11 avril 2019 adressée au CSA ;
Le communiqué conjoint du 14 avril 2019 des mouvements de la CMFPR signataires de l’accord d’Alger ;
La lettre du 20 mai 2019 de la société civile des régions de Tombouctou et de Taoudéni,
Vu qu’il résulte de tout ce qui précède que Monsieur Toureh a été révoqué de ses fonctions de porte-parole et ne représente plus la CMFPR au sein de la Plateforme, il importe que toutes les parties impliquées dans la mise en œuvre de l’Accord prennent acte de cette décision notamment,
Le chef de file de la Médiation internationale
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies à Bamako
Le Premier ministre du gouvernement du Mali
Le Haut représentant du président de la République chargé de la mise en œuvre de l’Accord
Le ministre de la réconciliation nationale
La Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 remercie vivement toutes et tous ceux qui ont honoré de leur présence cette conférence de presse, manifestant ainsi l’intérêt qu’ils portent pour le pays, la paix, la stabilité et la réconciliation.
Vive le Mali, Vive la République