L’opération coûtera 27,8 milliards Fcfa financés principalement par la BAD et ses partenaires pour répondre à la crise alimentaire et nutritionnelle dans la Région de Koulikoro
Le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, a présidé, hier, à Baguinéda, localité située à 30 kilomètres de Bamako, le lancement officiel des travaux de réhabilitation du canal principal et des canaux secondaires du périmètre irrigué. C’était en présence de la représentante de la Banque africaine de développement (BAD) au Mali, Mme Hélène N’Garnim Ganga.
Cette réhabilitation prévoit le revêtement en béton armé de 8 kilomètres du canal principal et de 67 kilomètres des canaux secondaires. L’opération concerne également la reprise de 267 régulateurs, 51 déversoirs d’extrémité, 214 ouvrages de franchissement, 105 passages piétons ainsi que la construction de 25 kilomètres de pistes de ceinture. Le contrôle et la surveillance des travaux qui seront exécutés dans un délai de 9 mois, sont confiés au Groupement Soned-Afrique/ICAT.
La fin des travaux est prévue pour le 20 juillet 2016. Son coût total est estimé à 27,8 milliards de Fcfa dont près de 25 milliards financés par la BAD et ses partenaires, en l’occurrence le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire – G 20 GAFSP (Global agriculture and food security program), le Fonds africain de développement (FAD) et une contribution financière de l’Etat. L’initiative s’inscrit pour le gouvernement, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région de Koulikoro (PRESAN-KL) visant à apporter une réponse adéquate à la crise alimentaire.
Le ministre Denon et sa délégation, comprenant des responsables techniques du département de l’Agriculture, ont été accueillis par le maire de Baguinéda, Salia Diarra, le directeur général de l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB), Seydou Bassié Touré, et les notabilités de la localité.
Le maire Baguinéda a dit la joie et la fierté de sa localité d’abriter un événement qui participe non seulement à l’amélioration des conditions de vie et de travail des agriculteurs de Baguinéda, mais aussi au développement économique et social de notre pays.
La riziculture constitue l’activité principale des producteurs de Baguinéda. Le sorgho et le mil sont aussi cultivés dans une localité qui est également une zone de production de mangues. Le maraîchage et l’arboriculture sont aussi pratiqués par les populations. De même que l’élevage, la pêche et le commerce.
La représentante de la BAD a jugé que l’initiative contribuait aux efforts déployés à l’échelle mondiale pour aider les populations vulnérables, affectées par la faim et la pauvreté. « Ce projet aura un impact important. Il contribuera à accroitre annuellement la production rizicole et maraichère respectivement de 10.600 tonnes et de 20.300 tonnes Il touchera une population estimée à 178.000 personnes », a estimé Mme Hélène N’Garnim Ganga.
Le projet « s’inscrit dans la stratégie d’appui à la gestion de la transition au Mali dont l’objectif principal est de contribuer à renforcer la résilience des populations vulnérables affectées par la crise de 2012 et de jeter les bases d’une reprise plus solide de l’économie », a-t-elle indiqué.
Évoquant toujours les avantages du projet, la représentante de la BAD a assuré qu’il « vise un accroissement sur une base durable de la production et de la productivité des filières rizicoles et horticoles ainsi que des revenus des populations cibles par la maitrise de l’eau, la valorisation des produits et l’amélioration de l’état nutritionnel des populations ».
Afin d’atteindre ces objectifs, Mme Hélène N’Garnim Ganga a demandé à l’unité de gestion de travailler plus efficacement pour accélérer la mise en œuvre du projet qui accuse un retard de près d’un an et demi. Elle a réitéré l’engagement de la BAD à s’impliquer dans les actions visant à booster le développement économique et social du Mali.
« C’est un sentiment de fierté et de grandeur qui m’anime aujourd’hui », a indiqué le ministre de l’Agriculture, après avoir donné le coup d’envoi solennel des travaux à bord d’un gros engin doté d’une pelle.
Kassoum Denon a noté que « le gouvernement, dans le cadre de la modernisation de son agriculture, a mis un accent particulier sur le rôle et l’importance des aménagement hydro-agricoles dans la politique de développement, en tant que pays tributaire des aléas climatiques ».
Le ministre de l’Agriculture a souligné que « conformément aux dispositions de la loi d’orientation agricole (LOA), la maitrise et la mobilisation des ressources en eau ainsi que leur exploitation optimale aux fins de mener des activités agricoles, sont des objectifs majeurs de la politique de développement agricole qui intègre l’appui à la modernisation des systèmes d’exhaure et d’irrigation existants avec comme souci d’économiser l’eau, d’intensifier et de diversifier les productions agricoles ».
Kassoum Denon a rendu hommage à la BAD et à ses partenaires pour une initiative dont la mise en œuvre permettra d’augmenter les revenus des exploitants et de réduire les pertes d’eau de 20 à 30%.
S. TANGARA
Source : Essor
